lundi 1 novembre 2010

L’Esprit conscient. A la recherche d’une théorie fondamentale

David J. Chalmers

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Parution : 15 octobre 2010 – Editions : Ithaque – Prix : 35 €

Vous aimez le goût du sirop à la fraise et celui du sorbet au citron. Vous avez un orgasme. Vous contemplez le bleu gris d'un ciel froid d’automne. Vous ne parvenez pas à vous rappeler une pensée que vous avez pourtant sur le bout de la langue… Toutes ces expériences accompagnent une activité cérébrale. Notre cerveau traite en effet une foule d’informations en provenance du monde extérieur et de notre propre corps. Mais à quoi bon ces expériences ? Pourquoi ce traitement de l’information ne se limite-t-il pas à guider notre comportement ? Pourquoi faut-il encore qu’il nous fasse de l'effet ? Et pourquoi ces informations-là doivent-elles produire précisément ces effets-là ? En un mot, quels sont les rapports entre les excitations neuronales et nos expériences ? Comment la matière grise peut-elle fabriquer la conscience ?
Selon Chalmers, si deux êtres physiquement indiscernables peuvent avoir des expériences différentes (vous et votre zombie ou deux personnes ayant des expériences inversées), il faut en conclure que la conscience n’est pas physique. Partant, les sciences cognitives sont incapables de rendre effectivement compte de nos expériences : si leur méthode matérialiste et réductionniste nous permet de comprendre certaines fonctions associées à la conscience, comme l’apprentissage, la mémoire ou l’attention, elles n'expliquent pas l’effet qui accompagne ces processus. La conscience ne peut être réduite ni à des fonctions cognitives, ni aux états cérébraux qui réalisent habituellement les fonctions.
Mais une telle thèse est-elle recevable ? Ne serait-elle pas antiscientifique, non naturaliste ? Non. La science se définit non par son ontologie matérialiste, mais par sa volonté d’expliquer de la façon la plus économique et la plus élégante possible l’ensemble des phénomènes de l’univers. Le rejet du matérialisme n’implique pas le rejet du naturalisme, pas plus que celui des résultats de la science. Car il faut bien plutôt tenir la conscience pour un élément fondamental du monde, régi par des lois spécifiques et compatibles avec les données actuelles de la science, du même ordre que le temps, l’espace ou d’autres propriétés fondamentales. Déterminer quelle place occupe la conscience dans l’univers est un défi qui nous oblige à partir en quête d’une théorie fondamentale.
Ouvrage traduit et publié avec le concours du CNL.

L'auteur

David John Chalmers, né en 1966 en Australie, est philosophe et dirige le Centre For Consciousness à l’Australian National University. D'abord diplômé en mathématiques et en informatique à Adélaïde, il se consacre ensuite aux sciences cognitives et à la philosophie, et présente en 1995 son post-doctorat au département (dirigé par Andy Clark) de Philosophie-Neurosciences-Psychologie de l'université de Washington à Saint-Louis. Il a fait paraître sous sa direction l'anthologie Philosophy of Mind (Oxford University Press, 2002), et est membre éditeur de la Stanford Encyclopedia of Philosophy. L’Esprit conscient est son maître ouvrage.

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