Editions de Minuit
Le doute, l’ignorance assumée ont longtemps été des armes sceptiques ; l’esprit critique, la méthode scientifique y ont vu une dimension constitutive de la connaissance. Mais aujourd’hui, certains se font un art d’invoquer l’ignorance ou d’encourager le doute au nom de la science pour mieux perpétuer les points aveugles et les biais épistémiques favorables à leurs intérêts. Climato-sceptiques, spécialistes du monde économique, porte-voix des cigarettiers se sont faits fauteurs de doute, et leur industrie est florissante. Ce phénomène suscite en retour, depuis quelques années, des travaux novateurs qui visent à élucider les ressorts cognitifs de la manipulation et de la domination sociale. Ainsi est née l’« agnotologie », qui se penche sur les rouages de cette fabrique du doute. Son principal promoteur, Robert Proctor, auteur de Cancer Wars, accorde à Critique un entretien inédit, complété par les analyses de Mathias Girel et de Roberto Frega.
Sommaire
Présentation
Mathias Girel : Agnotologie. Mode d’emploi
Robert N. Proctor, Golden Holocaust. Origins of the Cigarette Catastrophe and the Case for Abolition
Stéphane Foucart, La Fabrique du mensonge
Stuart Firestein, Ignorance. How It Drives Science
Naomi Oreskes et Erik M. Conway, Les Marchands de doute
Roberto Frega : L’épistémologie des dominés
José Medina, The Epistemology of Resistance. Gender and Racial Oppression, Epistemic Injustice, and Resistant Imaginations
Entretien
Robert Proctor et la production de l’ignorance
Entretien réalisé par Mathias Girel
Jean-Marie Schaeffer : La stase et le flux. L’expérience esthétique entre épiphanie et trace
Laurent Jenny, La Vie esthétique. Stases et flux
Elsa Boyer : Complexes sportifs
Patrice Blouin, Images du sport
André Scala, Silences de Federer
Arnaud Bouaniche : Ce que vivre signifie
Frédéric Worms, Revivre. Éprouver nos blessures et nos ressources
La Vie qui unit et qui sépare
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