Fayard - "Climats" - Octobre 2013
De la genèse des classes et de leur avenir politique Dans ce livre, le philosophe italien Andréa Cavalletti se propose de répondre à la question suivante : quel est le sujet de la politique ? Autrement dit, qu'est-ce qui fait une classe (et c'est moins affaire de nombre que de constitution et d'intention) et que peut faire une classe (à la politique et à la ville) ? À partir de l'analyse lumineuse d'un texte de Walter Benjamin dont Theodor Adorno a souligné l'importance, Cavalletti montre ce qui distingue la classe de la foule et de la masse entendues comme déterminations compactes et biologiques et qui lui permet de se constituer comme sujet politique : la solidarité. Ce principe de solidarité n'a rien à voir avec une apologie des bons sentiments, mais désigne le processus par lequel la masse monolithique se défait, se différencie et se structure. De cette manière, l'individu n'est plus seul dans la foule ou écrasé par l'entreprise. Il invente un nouveau lien qui lui permet d'exister en société. C'est en ce sens que le philosophe Giorgio Agamben a pu écrire de ce livre : « Tout bouge et s'éclaire sous le regard d'Andrea Cavalletti : la ville, la foule, les masses, la nature, le mythe. Ce qui enfin apparaît, à travers une lecture saisissante de Walter Benjamin, n'est rien de moins qu'une nouvelle figure du politique. »
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