Champ Vallon - Décembre 2013
Cet
ouvrage aborde d’un point de vue original la période de la « crise de la
conscience européenne » et son prolongement jusqu’au milieu du XVIIIe siècle.
Il prend comme fil conducteur l’émergence d’une conception laïque et matérielle
de l’être humain, problématique au cœur d’aspects clés des Lumières. En suivant
les différents moments du débat autour de l’âme humaine — qui touche au
fondement de la doctrine chrétienne —, il étudie les polémiques
théologico-politiques de cette période dans lesquelles s’insère ce débat.
La
première partie, consacrée à l’Angleterre après la Glorieuse Révolution,
analyse les luttes idéologiques et religieuses de la fin du XVIIe et au début
du XVIIIe siècle, ainsi que le contexte philosophique et scientifique, avant
d’étudier en profondeur la controverse sur Dieu, l’âme et la nature humaine. La
deuxième partie, qui traite des « premières Lumières » françaises, suit d’abord
les échos des controverses anglaises transmis par les passeurs huguenots, avant
d’analyser la spéculation scientifique et philosophique en France dans la
première moitié du XVIIIe siècle, montrant comment ces courants ont nourri la
pensée matérialiste.
Cette
histoire transnationale, qui permet de comprendre les limites d’une histoire
des idées cherchant à isoler un courant irréligieux cohérent culminant dans le
matérialisme français du XVIIIe siècle, étudie aussi comment ce débat a nourri
« l’histoire naturelle de l’homme » de la deuxième moitié du siècle ainsi que
le courant matérialiste qui s’affirma à partir de 1760.
En
soulignant le rôle joué non seulement par les polémiques théologiques
protestantes mais également par la recherche médicale, cette analyse permet de
relativiser certaines interprétations des « Lumières radicales ».
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