Le texte philosophique est un objet à part entière du vaste projet
humaniste de restauration de la culture antique qui s'épanouit à partir
du XVe siècle en Italie et dans toute l’Europe. On ne saurait
philosopher sans commenter. Si les trois grandes pratiques
philologiques – éditer, traduire, commenter –, fondements de la démarche
humaniste, restent les héritières des écoles anciennes et de
l’université scolastique, le geste humaniste les renouvelle en apportant
une rigueur méthodologique et une ouverture nouvelles. De l’institution
universitaire aux nouveaux centres du savoir, la frontière est poreuse
et le commentaire philosophique se révèle le lieu privilégié de la
rencontre de courants divers. C’est de la dialectique qui s’établit
entre différentes approches que témoigne le commentaire philosophique à
la Renaissance plutôt que d’une pratique radicalement différente et
opposée. Le commentaire traditionnel n’en est pas moins infléchi, et
s’élabore une nouvelle façon de philosopher : l’élargissement du corpus,
les apports de la philologie et d’autres disciplines, l’ouverture à de
nouveaux courants insufflent à la pratique du commentaire philosophique
une remarquable plasticité. Les études réunies dans le présent volume se
proposent d’analyser la refondation humaniste de la philosophie antique
par l’activité du commentaire tout au long des XVe et XVIe siècles.
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