Le tournant éthique des derniers travaux de Michel Foucault implique-t-il un renoncement à l’analytique des pouvoirs, pourtant centrale chez le philosophe dans les années 1970? Cette question conduit Judith Revel à examiner la manière dont la réflexion foucaldienne aborde la question politique du présent, l’inscrit dans ce qui était jusqu’alors un travail sur l’historicité des systèmes de pensée, et tente d’élaborer une perspective qui tisse ensemble la généalogie des déterminations qui nous traversent et l’expérimentation d’une « différence possible ». L’ontologie politique, historique et immanente de Foucault pourrait alors être comprise dans le sillage inattendu des travaux de Maurice Merleau-Ponty sur la réouverture permanente de l’histoire à ce qui la déborde : une « ressemblance de famille » qui autorise dès lors une lecture absolument inédite du paysage de la philosophie française après 1945.
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