Le suicide reste un sujet tabou. Pourtant il est partout : au travail, en fin de vie, avec le terrorisme, à l'adolescence, dans l'expérience amoureuse… Un philosophe sans préjugé moral renvoie les censeurs à leurs contradictions et assume ses propres tentations suicidaires pour répondre à la vraie question, posée à tous, par le suicide : la vie vaut-elle la peine d'être vécue ?
Le suicide a été vanté dans l'Antiquité gréco-latine comme un geste d'honneur (mieux vaut une mort digne qu'une vie infâme) avant d'être condamné par les religions ou d'être vu comme une pathologie par la psychiatrie. Simon Critchley parcourt sans jugement les histoires de suicides, de Sénèque à Kurt Cobain, et démonte les arguments moraux et théologiques selon lesquels un individu n'a pas le droit de disposer de sa vie. Mais inversement il critique l'individualisme qui prétend que chacun est l'exclusif propriétaire de soi-même.
C'est en examinant les lettres d'adieu laissées par les suicidés que Critchley accède au plus près du suicide. La manière de se tuer, les lieux choisis, les mots et les symboles qui accompagne le geste meurtrier ont une importance essentielle. La façon de mourir donne un sens à la vie passée, ce qui effraie et fascine les survivants. Car l'horreur du suicide se tient dans cette question qu'il pose à tous : la vie vaut-elle la peine d'être vécue ?
Simon Critchley est un philosophe anglais, auteur d'une vingtaine d'essais dont plusieurs, traduits en français, ont connu un grand succès : "De l'humour" (Kimé, 2004), "Une exigence infinie" (François Bourin, 2013), "Le Jour et l'heure" (PUF, 2015), "Les Philosophes meurent aussi" (François Bourin, 2010), "Bowie, philosophie intime" (La Découverte, 2015). Grand connaisseur de la pensée européenne, il est professeur à New School for Social Research à New York. Il est aussi aussi chroniqueur au New York Times, et intervient dans la vie publique sur les questions d'éthique.
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