dimanche 19 février 2017

Daniel Bourgeois : Être et signifier. Structure de la sacramentalité comme signification chez saint Augustin et saint Thomas d'Aquin

Vrin - Janvier 2017 - Bibliothèque thomiste


Ce n'est pas un hasard si toutes les réflexions antiques et médiévales sur le signe et la signification en venaient à privilégier l'acte de signifier par rapport au contenu de la signification ou à la possibilité de constituer une pluralité de signes en système. Tout comme l'acte d'être est premier par rapport à l'essence, de même la structure ontologique de la signification serait, dans un monde où toute chose est ontologiquement référée à la plénitude personnelle de Dieu, cette donnée de fait qui constitue le préalable et le fondement d'où surgit la diversification des rapports à l'Etre et à tout être, sous l'objet formel du vrai, du bien et du beau. D'où la question qui anime cette étude : la sacramentalité chrétienne comme vie de relation personnelle et ecclésiale avec Dieu ne devrait-elle pas être comprise comme un "transcendantal" ? La particularité des transcendantaux dans la pensée de Thomas d'Aquin, c'est leur convertibilité. Le fait que toute réalité spirituelle peut faire signe ou interpréter ce qui a valeur de signe, est considéré par lui comme une des manifestations les plus accomplies de l'intelligence (humaine ou divine) ; et le fait que toute réalité même non spirituelle porte toujours au plus profond d'elle-même la référence au fondement spirituel dans lequel et par lequel elle existe comme signe d'elle-même ou d'un autre être, est une donnée ontologique fondamentale et préalable même à la reconnaissance de l'unité, de la vérité, de la bonté ou de la beauté des choses. De fait, c'est la dimension de tout être en tant qu'il existe comme présence à l'autre ou comme susceptible d'accueillir la présence de l'autre. L'acte de signifier n'est pas ce qui s'oppose à l'être en le nommant ou en le montrant. Il est la vie même de l'être...

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