La notion de substrat a acquis progressivement une place centrale dans la philosophie ancienne, en particulier chez Aristote et chez les Stoïciens. Elle permet au premier, dans les textes de la Physique et des Catégories, de penser par exemple les notions de matière et de substance, de même qu’elle intervient dans la constitution de son projet métaphysique qui fait de la substance l’objet de la science recherchée. Les stoïciens aussi accordent une grande importance à cette notion puisqu’ils en font le premier des genres à partir desquels ils analysent toute réalité. La notion de substrat est donc au cœur de la réflexion sur la question de l’être et son rôle est déterminant pour comprendre le traitement que reçoit cette question, de même que pour saisir le sens de la discipline (la métaphysique) qui prétend en faire son objet propre. Que devient cette question chez un auteur comme Plotin, avec lequel commence la tradition dite néoplatonicienne? L’hypothèse de ce livre est que Plotin l’aborde en cherchant à défaire le lien établi avant lui, entre la substance et le substrat, et plus largement entre la métaphysique comme science de l’être et la question du substrat. Une nouvelle conception de l’être en résulte, qui repose sur des modèles originaux (l’implication et la coexistence) que l’on s’attache ici à mettre à jour et qui permettent de saisir la place singulière qu’occupe la pensée de Plotin dans l’histoire de la métaphysique.
Sylvain Roux est maître de conférences à l’Université de Poitiers. Ses travaux portent sur le platonisme ancien, plus particulièrement sur Plotin et le néoplatonisme mais aussi sur les prolongements de la pensée ancienne dans la pensée française contemporaine.
acheter ce livre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire