lundi 21 octobre 2019

Écrits spirituels du Moyen Âge (éd. C. Giraud, Bibliothèque de la Pléiade)

Gallimard - Octobre 2019 - La Pléiade



Sommaire
Les classiques de la spiritualité (XIe-XIIe siècle) : Anselme de Cantorbéry, Prières et méditations - Pseudo-Bernard de Clairvaux, Les Méditations - Pseudo-Augustin, Les SoliloquesL’école du cloître (XIIe siècle) : Hugues de Saint-Victor, Les Arrhes de l’âme- Guillaume de Saint-Thierry, Lettres aux frères du Mont-Dieu - Bernard de Clairvaux, Deux Sermons sur le Cantique des cantiques - Richard de Saint-Victor, Les Quatre degrés de la violente charité - Guigues II le Chartreux, Lettre sur la vie contemplative(L’Échelle des moines). Une spiritualité pour tous (XIIIe-XVe siècle) : Bonaventure, La Triple voie ; L’Arbre de vie - Thomas d’Aquin [La Passion du Christ], Somme de théologie, IIIe partie, questions 46-49 - Henri Suso, L’Horloge de la sagesse - Jean Gerson, La Théologie mystique d’un point de vue pratiqueL’âge de la «Devotio moderna» (XVe siècle) : Thomas a Kempis, Imitation du Christ - Denys le Chartreux, Comment s’enflammer pour l’amour divin - Jean Mombaer, Échelle abrégée de la Passion de Jésus-ChristLa Roseraie des exercices spirituels et des saintes méditations, 4e distinction, titre 16, chap. 3.
Anselme de Cantorbéry : «Je tendais vers Dieu et je suis tombé sur moi-même!» En propageant par l'écrit différents exercices – lecture, méditation, prière, contemplation –, des clercs ont inventé la spiritualité comme un art de l'intériorité, une manière de reconnaître la présence d'une transcendance dans l'intimité humaine. À la fin du XIe siècle, la spiritualité est à l'origine d'un genre littéraire, la «méditation». Au XIIe, siècle de l'éveil de la conscience et de l'intériorisation, elle devient une technique spirituelle. Du XIIIe au XVe, c'est une tradition proposée au plus grand nombre ; les textes spirituels atteignent des laïcs, hommes et femmes.
Inséparable de l'essor d'une civilisation du livre, le développement de la spiritualité fait du texte le moyen privilégié pour comprendre le monde extérieur et se déchiffrer soi-même. Depuis les méditations fondatrices d'Anselme (XIe s.) jusqu'à la simplicité de l'Imitation du Christ (XVe s.) en passant par l'incendie d'amour de Bonaventure (XIIIe s.), sont ici réunis les écrits les plus diffusés au Moyen Âge. Même s'ils ne relèvent pas de la mystique entendue comme une science de l'âme constituée en discours autonome (qui sera la mystique de l'âge moderne), ils peuvent être à bon droit qualifiés de mystiques.
Quant à leurs auteurs, ils ont en partage la prose d'art latine et une sensibilité littéraire. Pour eux, écrire est en soi un exercice spirituel. Aussi leur prose se lit-elle souvent comme de la poésie. Qu'en faire aujourd'hui? Entre une lecture dans la foi et celle du «développement personnel» (qui est une spiritualité sans Dieu), libre à chacun de mesurer la distance qui nous sépare de ces œuvres, de reconnaître la proximité qu'elles entretiennent avec notre culture, et de se poser les questions qu'elles soulèvent et qui sont toujours les nôtres.
Édition et trad. du latin par Cédric Giraud
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