La conscience et le corps, paru pour la première fois en 1937, représente un jalon essentiel dans l’évolution de la pensée de Raymond Ruyer (1902-1987). Dans sa thèse de 1930, Ruyer s’était fait le défenseur d’une « philosophie de la structure » : « l’être est structure spatio-temporelle et rien d’autre ». Mais ses travaux des années 1930 l’amènent à identifier derrière certaines structures un « champ de conscience », ce qu’il appelle précisément en 1937 une « forme vraie » ou un « domaine absolu de survol ». La conscience et le corps ouvre ainsi la voie au panpsychisme que Ruyer développera systématiquement dans sa magistrale synthèse d’après-guerre, Néo-finalisme.
Décisif au regard du parcours de Ruyer, l’ouvrage n’intéresse pas moins le devenir actuel de la métaphysique : la psychobiologie qui y est ébauchée permet de construire une alternative à la dénonciation wittgensteinienne du mythe de l’intériorité tout en dépassant les réductions opérées par le monisme matérialiste.
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