N'y a-t-il qu'une forme de savoir à reconnaître dans l'Université? Les savoirs dits « scientifiques », légitimés par leur tentative de mettre à distance les séductions, les conflits, les valeurs en débat dans le présent qui introduisent des biais dans les concepts? Ou bien n'y a-t-il pas d'autres formes moins visibles de savoirs, nouées aux exigences de l'agir, que toute activité humaine entraine en produisant de nouvelles configurations dans la vie sociale? Les activités de travail jouent comme un révélateur de cette dualité des formes du savoir, dont la mise en dialogue est absolument nécessaire, si on veut comprendre quelque chose dans la production de la société et dans l'usinage des connaissances. Cette conviction a conduit une équipe, dont participent les auteurs, à créer des dispositifs de formation et de recherche propres à expérimenter ce dialogue. Comment alors retravailler la conception de l'épistémologie sur cette base? C'est le fondement même de ce livre, auquel conduisait l'itinéraire épistémologique des auteurs, l'un en philosophie, l'autre en économie politique. Cet ouvrage s'adresse tant aux protagonistes des activités sociales, qu'aux chercheurs et enseignants soucieux de mieux mesurer les liens à développer entre la production des connaissances et la vie sociale. Ni vulgarisation ni érudition, mais rigueur et respect des lecteurs dans la diversité de leur formation et de leur expérience.
Biographie de l'auteur
Renato Di Ruzza, économiste, professeur honoraire à l'AMU, ancien coordinateur scientifique de l'institut de recherche d'une confédération syndicale.
Yves Schwartz, philosophe, professeur émérite à l'AMU est membre de l'Institut universitaire de France (1993-2003), membre correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques.
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