Livre Solidaire - Juin 2022
Le travail est l'objet d'inlassables débats de normes qui sont au coeur de cet ouvrage. Par exemple, y aurait-il d'un côté le travail purement aliénant, répétitif et désincarné et, de l'autre, celui par lequel on se réalise, on fait oeuvre de soi, à l'instar du domaine artistique avec la production/création (la poïésis) ? Pourtant la séparation entre « le monde dit de l'art » et « le monde du travail » semble aller de soi. La sphère de la production est-elle réductible à un univers de la réplication des choses utiles, au sein duquel le travail a pour nous une valeur principalement instrumentale (gratification salariale, statut) ? Les « artistes » et les travailleurs intellectuels ont-ils le monopole du travail créatif ? Rien n'est moins sûr, dans la perspective d'une esthétique sociale en rupture avec le fétichisme de l'objet d'art qui prédomine. Par ailleurs, la réalisation de soi est peu soluble dans la locution en vogue de « développement personnel » à la faveur d'un soft management « à visage plus humain », dont le dessin est d'abord de dépolitiser les enjeux actuels concernant le devenir du travail et sa réappropriation tant personnelle que collective. Le rapport social au travail demeure conflictuel et controversé, ne serait-ce que par la prépondérance de ce dernier dans nos vies. Il nous revient donc de questionner la diversité de ce rapport, mais aussi les postulats qui qualifient le statut de l'oeuvre à la différence du produit, en explorant certains concepts clés de la philosophie afin de mieux s'en outiller.
Concepteur de projets culturels, philosophiques, sociaux et éditoriaux, Gilles Yovan co-anime depuis plus de 25 ans les activités de l'association Les Périphériques vous parlent et porte la voix de « la révolution du désirable », mue par des pratiques culturelles alternatives en résistance aux lois du marché, pour réinventer un monde commun. Il est également musicien, danseur, acteur.
acheter ce livre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire