Nous - Octobre 2022
Désuète, la nature morte ? Genre mineur, la nature morte ? Gérard Wajcman montre et démontre le contraire. Il propose une analyse novatrice de cet « art du portrait d’objet », à travers une enquête passionnante qui s’appuie sur de multiples œuvres, des plus anciennes aux plus contemporaines et inattendues.
On dit « natures mortes ». Ce nom après tout est plutôt joli, mais il est nul. La nature morte ne raconte pas des histoires de nature, elle raconte l’histoire des corps. Pourtant le corps est absent, le grand absent de la nature morte. Pas de nature morte avec des corps, par définition. Alors ? La nature morte raconte le corps parce qu’elle raconte l’histoire des objets qui font jouir le corps, autant dire qui le font vivre. Parce que la vie, c’est le corps qui jouit. Un art de la vie matérielle. Ni nature ni mort, voilà la nature morte. La nature morte raconte la vie du corps vivant. En un mot, la nature morte, c’est la vie.
Gérard Wajcman né en 1949, écrivain et psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne et de l’Association mondiale de Psychanalyse, il est directeur du Centre d’étude d’histoire et de théorie du regard qu’il a créé au département de psychanalyse de l’Université Paris 8. Il est notamment l’auteur de L’objet du siècle(Verdier, 1998) et L’œil absolu (Denoël, 2010). Il a publié plusieurs livres aux éditions Nous : Collection (1999), L’interdit(2002), Arrivée, départ (2002) et Voix (2012).
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