Non Lieu - Novembre 2022
Contre tous les académismes, Fondane intente un procès à la poésie afin de libérer le poème de tout contrôle rationnel qui en déformerait la puissance d’un acte de participation à la vie. L’intuition centrale du Faux Traité d’esthétique est que la poésie est une affirmation de réalité, celle de l’existant singulier, pour la libérer de ses diverses aliénations, bref qu’il existe une autonomie existentielle de l’acte poétique, indépendant de toutes les finalités morales, politiques et idéologiques ou esthétiques. L’autre intuition de cet essai, corrélative de la première, est indiquée par son sous-titre, « Essai sur la crise de réalité ». Il s’agit de la portée « ontologique » de la véritable poésie, apte selon Fondane à saisir une réalité infinie, oubliée et refoulée par la conscience rationnelle. C’est pourquoi la poésie se définit essentiellement comme une affirmation restitutrice de pouvoirs perdus qui s’oppose aux puissances déréalisantes de la rationalité critique et réflexive qui nous éloigne de l’innocence première.
BENJAMIN FONDANE, né à Iasi (Roumanie) en 1896, mort à Auschwitz Birkeneau en 1944, était poète, philosophe, essayiste, dramaturge et cinéaste. Sept titres ont déjà été publiés par les éditions Non Lieu : Rimbaud le voyou, Théâtre complet, Titanic, Ulysse, L’Exode, Rencontres avec Léon Chestov, L’Écrivain devant la Révolution, Le Lundi existentiel ― ainsi que les deux volumes de la Bibliographie établie par Eric Freedman.
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