Qu'est-ce qu’agir dans une certaine intention ? Comment faire la différence entre agir intentionnellement d’une part, et provoquer quelque chose sans en avoir l’intention d’autre part ? Faut-il penser l’intention comme une idée d’action que nous formons avant d’agir, ou bien comme une forme et un sens qui se dégagent dans l’action elle-même ? La pensée pratique est-elle de même nature que la pensée théorique ? Ou bien est-ce seulement dans l’action que se conçoit et se définit une pensée pratique proprement humaine ? Tel est le noyau des questions abordées dans ce collectif critique consacré à l’œuvre d’Elizabeth Anscombe (1919-2001), philosophe majeure du XXème siècle et néanmoins aujourd’hui encore, méconnue. D’autres questions non moins intéressantes s’articulent autour de ce premier noyau, notamment : en quel sens la perception est-elle intentionnelle ? Du point de vue logique, une action est-elle un prédicat comme un autre, ou bien sa forme verbale est-elle irréductible – auquel cas les phrases d’action poseraient un sérieux problème aux logiques tant classiques que post-frégéennes ? Le plaisir est-il un bien ? Un choix pleinement rationnel peut-il être libre ? Dire « je », est-ce faire référence à une personne en particulier ? Une action involontaire peut-elle être rationnelle ? Précédés d’un avant-propos de Vincent Descombes qui revient sur la « métaphysique » et la méthode d’Anscombe, les essais réunis ici forment, d’une part, une introduction critique à la pensée riche, incisive et toujours radicale d’Anscombe sur toute une variété de questions pérennes de la philosophie. D’autre part, notamment pour les lecteurs familiers de la philosophie anglo-saxonne, ces essais entreprennent de confronter les positions et les arguments d’Anscombe à des problématiques tout à fait contemporaines et de penser à partir, mais pas toujours avec, la philosophe d’Oxford. Où l’on pourra constater que nous avons beaucoup à apprendre et à penser par celle que l’on ne connaît souvent que comme exécutrice testamentaire et traductrice de Wittgenstein, alors qu’elle fut aussi et surtout une philosophe de plein droit, et de tout premier ordre.
SOMMAIRE
Remerciements
Avant-propos
Vincent Descombes
Vincent Descombes
Introduction
Valérie Aucouturier et Marc Pavlopoulos
Valérie Aucouturier et Marc Pavlopoulos
Anscombe sur
l'expression des intentions : une exégèse
Richard Moran et Martin J. Stone
Richard Moran et Martin J. Stone
Anscombe et
le problème de la causalité mentale
Rémi Clot-Goudard
Rémi Clot-Goudard
La
connaissance pratique, ou comment lire l'intention dans les faits
Marc Pavlopoulos
Marc Pavlopoulos
Libre
arbitre et responsabilité morale
Cyrille Michon
Cyrille Michon
Le plaisir
est-il un bien ?
Roger Teichmann
Roger Teichmann
L’intentionalité
de la sensation
Valérie Aucouturier
Valérie Aucouturier
Anscombe et
McDowell à propos de « Je »
Rachael Wiseman
Rachael Wiseman
Que prouve
l’argument des stopping modals ?
Philippe de Lara
Philippe de Lara
Proposition
et connexion non prédicative
Bruno Gnassounou
Bruno Gnassounou
La
rationalité de l’involontaire. Une difficulté pour l’analyse anscombienne de
l’action intentionnelle
Anselm W. Müller
Anselm W. Müller
Repères
bibliographiques
Index des
noms
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