Ce numéro interroge à la fois le concept de "simulacre" et son usage au XVIIIe siècle, particulièrement mais non uniquement, chez Diderot. En effet, le mot, rendu péjoratif par la critique de l’idolâtrie (conçue comme l’adoration des simulacres) au tournant des XVIIe et XVIIIesiècles, avec des auteurs comme Bayle ou Fontenelle, subit une revalorisation et une re-sémantisation au cours du XVIIIe siècle : le simulacre n’est plus alors une idole trompeuse mais bien une image, une forme, d’un type particulier qui vaut par sa présence et non parce qu’elle représente. C’est en ce sens que Diderot le théorise dans son court texte Mystification et c’est dans cette perspective, celle d’une figuration sensible et d’une expérience de pensée, que les différentes contributions de ce volume explorent et questionnent l’éventail extraordinaire de simulacres ayant figure humaine présent dans l’œuvre diderotienne : des mannequins, des pantins, des automates, des marionnettes, des statues, des fantômes… et peut-être même des thermomètres.
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