Le problème de notre temps n'est pas de choisir entre globalisation et repliement identitaire : on ne peut ignorer ni la diversité des pays, ni leur interdépendance croissante face aux périls écologiques et sociaux qui les affectent tous. La langue française permet de dépasser ce faux dilemme avec la distinction qu'elle autorise entre globalisation et mondialisation. Globaliser, c'est oeuvrer au règne du Marché, de la croissance illimitée, de la flexibilisation du travail et de l'hégémonisme culturel. Mondialiser consiste à établir un ordre mondial respectueux de notre écoumène, du travail humain et de la diversité des peuples et des cultures. Le présent ouvrage explore cette perspective à la lumière de l'oeuvre visionnaire de Simone Weil. Il revisite ses réflexions sur l'enracinement, la liberté et l'oppression, pour penser tour à tour notre "milieu vital" (dont la destruction s'accélère aujourd'hui), le concert des civilisations, les conditions d'un travail non servile, ainsi que les bons et mauvais usages du droit.
Alain Supiot est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Etat social et mondialisation : analyse juridique des solidarités, et membre, depuis 2017, de la Commission mondiale sur l'avenir du travail. Ce livre s'inscrit dans le fil des recherches collectives qu'il conduit sur le devenir de la justice sociale face au Marché total.
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