Ce court texte condense une vie de recherches du grand sinologue français. Il répond à l’éternelle question de savoir si la Chine représente un «ailleurs» inaccessible à notre compréhension d’Occidentaux (c’est ce que Foucault appelait une «hétéro-topie») ou s’il y a une manière de la comprendre qui la ramène à notre humanité commune.
Vandermeersch attaque le problème de trois côtés : d’abord par ses théories sur le langage, qui, en Chine, dériverait des pratiques divinatoires, entraînant une séparation complète entre le langage écrit et le langage parlé, à la différence du langage occidental, indo-européen, qui fonde la logique aristotélicienne. C’est ce que l’auteur a développé dans Les deux raisons de la pensée chinoise en 2013 («Bibliothèque des sciences humaines»).
L’auteur passe ensuite à l’organisation sociale, son apport le plus personnel, fondée sur un ritualisme qui a été renversé par des formes chinoises de modes de production très différentes de celles qu’a connues l’Occident.
Il complète son approche par l’analyse de ce qui, en Chine, s’est substitué à la religion, l’absence d’une coupure entre le monde humain et la transcendance divine. Au contraire, la Chine a trouvé un accord complémentaire avec le cosmos, que le confucianisme a théorisé et confirmé.
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