Cette omniprésence mortifère, cette exhibition d’une mort devenue image , ne ferait donc que traduire, par contraste, l’occultation de la mort en tant que réalité naturelle. La philosophe Isabelle Queval parle à ce sujet d’un retrait social de la mort et du fait qu’elle devient une sorte d’abstraction dans une société devenue vitaliste : L’utopie de la santé parfaite répond à l’éloignement des grandes questions métaphysiques et tient lieu d’idéologie de substitution aux morales défaillantes. Elle est le substrat privilégié pour le narcissisme individualiste des temps contemporains. Elle témoigne, enfin du télescopage de deux représentations du temps : tout miser sur le présent, pour faire du corps son œuvre, son soi, mais cela de par une paradoxale idéalisation du futur, la jeunesse éternelle, la mort abstraite et repoussée.
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