Comment concilier la bonté et la justice de Dieu avec l’existence du mal dans le monde? Puisqu’il est la raison ultime de toutes choses, Dieu n’est-il pas l’auteur du péché? Est-il possible d’accorder sa toute-puissance et sa prescience avec la liberté de l’homme? Les textes rassemblés ici, couvrant la période 1671-1677, témoignent de l’intérêt vif et précoce de G.W. Leibniz (1646-1716) pour ces questions. Ils montrent le jeune philosophe allemand très critique à l’égard des solutions traditionnelles au « problème » du mal, refusant de réduire le péché à un non-être et défendant une forme de nécessitarisme néanmoins compatible avec la liberté. Figure dans cette anthologie la célèbre Profession de foi du philosophe (Confessio Philosophi), publiée dans une nouvelle traduction. Dans ce dialogue rédigé vraisemblablement entre l’automne 1672 et l’hiver 1672-1673, Leibniz expose, pour la première fois de manière aussi complète, une démonstration de la justice de Dieu et la conception qu’il se fait de la liberté humaine. On aurait tort d’y voir simplement la préfiguration des thèses de la future Théodicée. Le lecteur y trouvera, ainsi que dans les textes qui l’accompagnent, l’expression d’une pensée différente à bien des égards et déjà originale.
Introduction, traduction et notes par P. Rateau.
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