De l'âme, il est souvent question dans les ouvrages de la Renaissance. Elle soupire dans la prison du corps, elle attend avec impatience la mort et le ciel. Ce n'est pas vraiment de cette âme-là que, très souvent, Montaigne nous parle. Il voit plutôt en elle une puissance énigmatique, qui sommeille chez les animaux et s'emporte vers le sublime chez les « plus excellens hommes ». L'écrivain n'a rien de mieux à faire que de la guetter car il lui doit ses plus beaux caprices, ses foucades les plus audacieuses, ses improvisations les plus géniales. Elle ne lui propose pas des idées bien achevées mais une « pensée tumultuaire » et le rythme, sans lequel il n'y a pas de grand livre.
Biographie de l'auteur
Daniel Ménager, ancien professeur à l'université Paris - Nanterre, a consacré sa thèse à Ronsard et coédité les oeuvres complètes de ce poète. Il a étudié Érasme et Rabelais et écrit des essais sur La Renaissance et le Rire, La Renaissance et la Nuit, L'Incognito, La Renaissance et le Détachement, L'Ange et l'Ambassadeur, L'Aventure pastorale.
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