Parmi les concepts en usage dans le langage moral, certains s'avèrent être plus nocifs que féconds. Quels sont alors ceux dont nous pourrons nous servir dans jeu de la recherche du bien humain sans craindre de nous égarer ? Comment préserver et promouvoir l'héritage, la vitalité et la pertinence de la morale chrétienne dans un contexte qui s'en est éloignée ? Entre la défense apologétique et la recherche de compromis biaisés, quelle attitude le moraliste chrétien doit-il adopter pour faire entendre sa voix ? La philosophe britannique Elizabeth Anscombe (1919 2001), élève et amie de Wittgenstein, aristotélicienne et convertie au catholicisme, nous a laissé une contribution majeure pour répondre à ces enjeux éthiques contemporains. Son itinéraire intellectuel, par sa sobriété, son honnêteté et son réalisme, demeure exemplaire en la matière. En effet, elle a non seulement permis un renouveau de la " philosophie de l'action " suite la publication de son maître ouvrage, L'intention (1957), mais elle a aussi développé des réflexions originales en philosophie et théologie morales. Celles-ci, dispersées dans de nombreux essais, sont aujourd'hui accessibles grâce au remarquable travail d'édition de Mary Geach et Luke Gormally. Ce travail doctoral présente le premier essai de synthèse, en langue française, de l'apport anscombien sur la critique du langage déontologique et sa grammaire profonde.
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