L'Harmattan - Mars 2021
Slavoj Zizek développe, depuis bientôt 40 ans, la thèse selon laquelle le langage n'a pas d'abord une fonction positive et concrète, mais négative et abstraite. Sa fonction positive n'apparait qu'après une double négation typiquement hégélienne. Plus précisément, les mots, avant d'être des moyens de communication, sont semblables à des couteaux ou à des virus torturant et découpant nos corps et tout le reste de la matière. Ce découpage est d'abord un découpage en trois domaines : l'imaginaire, le symbolique et le réel. Le langage utilise nos corps beaucoup plus que nous pouvons l'utiliser : nous perdons vite la maîtrise de nos intentions de départ eu égard à l'amas de nos expériences sensorielles, dès que le langage entre en jeu. Ce n'est qu'après avoir été terrorisés par ce découpage que les êtres humains peuvent parvenir à s'accorder entre eux.
Benoît Guillette est un philosophe, économiste et sociologue de l'Université du Québec à Montréal. Spécialiste de la pensée de Slavoj Zizek, il a notamment publié dans le périodique électronique International Journal of Zizek Studies.
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