ENS Editions - Mars 2021
Dossier coordonné par Maria Díez Yáñez et Carlos Heusch
L'intérêt pour l'origine et la diffusion des théories politiques du Moyen Âge et de la Renaissance nous oblige à aborder les traductions avec une perspective philologique et historique. Ce numéro s’articule autour de trois axes principaux : « Voies de transmission » , « Concepts et vertus politiques » et «Traductions et idées politiques ».
Le volume que nous présentons s’inscrit dans une forme de continuité thématique avec le précédent qui comprenait un dossier sur l’amitié au Moyen Âge. Parmi les divers aspects de ce vaste sujet – qui pourrait remplir maintes monographies –, force est de constater que nombre des articles publiés s’intéressaient à l’actualisation médiévale de la conception antique de l’amitié – la φιλία – telle que la développent Aristote et, plus tard, Cicéron et Sénèque. Cet aspect de l’amitié est devenu, dans la Castille du xve siècle, l’une des grandes questions de philosophie morale débattues dans les écoles mais aussi dans les milieux laïcs, car ce thème (avec l’amour) est l’un des meilleurs exemples d’« expansion directe extra-universitaire » des activités de la Faculté des Arts, pour reprendre la formule de Pedro Cátedra, au sujet, précisément, du traité d’Alfonso de Madrigal dit « El Tostado » sur l’amour et l’amitié. C’est, en effet, dans le cadre de l’étude et du commentaire de l’Éthique à Nicomaque d’Aristote, par exemple au sein de la faculté des Arts de l’Université de Salamanque, que se développe et se répand comme une tache d’huile auprès des élites lettrées castillanes l’extraordinaire regain d’intérêt pour les vertus humaines mais aussi pour d’autres sujets de l’éthique du Stagirite, comme la justice, l’amitié / amour ou la félicité.
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