GF Flammarion - Avril 2022
Dans L’Antéchrist, au titre volontairement équivoque, le Christ est étrangement épargné, tandis que la charge vise les « chrétiens ». Le christianisme, dit Nietzsche, est une invention de l’apôtre Paul, qui falsifie la « bonne nouvelle » du Christ pour en faire une « foi », le « mensonge sacré » d’une morale de la négation de la vie sous le symbole de la Croix : « Ce qui est chrétien, c’est la haine contre l’esprit, contre la fierté, le courage, la liberté, le libertinage de l’esprit ; ce qui est chrétien, c’est la haine contre les sens, contre les joies des sens, contre la joie tout court… »
Bien plus qu’un pamphlet antireligieux et anticlérical, ce livre est une critique implacable et une généalogie de la morale, des idéaux du prêtre ascétique, de la « foi ». Ces croyances, selon Nietzsche, persistent dans l’athéisme des « libres penseurs », et le « christianisme » se survit dans les « idées modernes », la foi dans la morale, la « vérité », le progrès, l’esprit de troupeau.
Nietzsche, sans le connaître véritablement, y inclut ce qu’il appelle « socialisme », qui escamote la réalité pour lui substituer des idéaux négateurs, grégaires, moralisateurs et nationalistes inspirés par la « volonté de vengeance » des « faibles ». Cet avatar du « christianisme » fait étrangement songer à ce qu’on appelle aujourd’hui populisme ou fascisme.
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