jeudi 4 décembre 2025

René Girard : Le désir de tyrannie (Textes présentés et commentés par Benoît Chantre)

 Grasset - Décembre 2025


« La tyrannie se caractérise essentiellement par l’instabilité. En un instant, le premier venu arrive au faîte du pouvoir mais il en dégringole avec la même rapidité pour être remplacé par un de ses adversaires. Il y a toujours un tyran et toujours des opprimés, en somme, mais les rôles alternent. »
Dans ces quelques lignes extraites de La Violence et le Sacré, René Girard réfléchit sur l’équilibre instable du pouvoir, dont le tyran reste la figure excessive et la tentation secrète. Confrontant le tragique grec et le prophétisme juif, son œuvre montre comment les désordres engendrés par le désir mimétique se résolvent dans l’irruption d’un Modèle unique, à la fois vénéré et détesté, qui s’impose à toute la société. La tyrannie du Prince ne fait qu’un avec celle de ses sujets. Ce mal politique une fois mis au jour, la liberté peut s’inventer dans une relation à l’Autre libérée des ruses du désir.
Dans ce court volume, Benoît Chantre, éditeur, président de l’Association Recherches Mimétiques, auteur de la grande biographie intellectuelle de René Girard, assemble et commente ces textes qui ont retrouvé une actualité troublante.

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Serge Margel : Savoirs divergents. Essais et conférences philosophiques

 Hermann - Décembre 2025


Cet ouvrage rassemble une quinzaine de textes sur des savoirs divergents : la question des miracles, des procès de sorcellerie, de l’écriture testamentaire, du pouvoir des psylles, de la fictio legis, des fausses reliques, du capitalisme religieux, mais aussi de la barbarophonie, de la langue maternelle, de la détresse poétique, du mythe d’Écho, ou encore de la chance au-delà de la promesse. Chaque texte propose une lecture d'auteurs qui souvent se démarquent du discours philosophique, et dont le discours résiste parfois à croiser un autre champ du savoir. Ces savoirs divergents ne jouent pas toujours le jeu du savoir disciplinaire. Mais que veut dire "savoir divergent", que signifie « diverger », lorsqu’on parle de savoir ? Diverger indique l’action de s’écarter de plus en plus, mais toujours à partir ou en fonction d’un point commun. Diverger, c’est ne jamais quitter ce point. Plus on s’en éloigne, et plus ce point devient l’horizon émergent du savoir. L'intéressant, dans ce terme, dans ce mouvement ou cette action, repose d’abord et avant tout sur son efficacité, sa force ou sa puissance. La divergence des savoirs produit du savoir, mais qui procède autrement que le savoir. Comme Levinas disait « autrement qu’être » pour parler d’un au-delà de l’essence, il est possible de parler d'un « autrement que savoir », pour parler d’un au-delà de la pensée.

Serge Margel est philosophe et philologue. Il enseigne les sciences bibliques et la langue hébraïque à l'université de Neuchâtel, et est chercheur au Fonds national suisse de la recherche scientifique. Il a publié plusieurs ouvrages aux éditions Hermann, dont Altérités de la littérature (2018) et La philosophe dans le miroir (2023).

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Cristina Parapar (dir.) : Herbert Marcuse, les conférences à Vincennes. Capitalisme et opposition radicale

 L'Harmattan - Décembre 2025


Ce volume réunit, pour la première fois en français, les sept conférences que Herbert Marcuse prononça à l’Université expérimentale de Vincennes au printemps 1974. À la croisée de la rigueur philosophique et de la pédagogie militante, l’auteur de L’Homme unidimensionnel y expose les dynamiques internes du capitalisme dans la société industriellement avancée qui pourraient, en même temps, le conduire à son autodestruction. Pour la première fois dans l’histoire, suggère Marcuse à Vincennes, ce n’est ni la misère ni la pauvreté qui mettraient le feu aux poudres du changement, mais bien l’opulence, l’excès, le gaspillage, l’exubérance.

Doctorante à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Cristina Parapar travaille sur la réception de la philosophie de la musique et de la Théorie critique d’Adorno et Marcuse en France. Elle s’est dotée d’une formation internationale et a été invitée à travailler avec Lydia Goehr et Fredric Jameson. Elle a enseigné à la Sorbonne, et a publié récemment dans Marcusean Mind (Routledge, 2024) et Words and Music (Bloomsbury, 2024).

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Thomas d'Aquin : Somme contre les Gentils II. La Création

 GF Flammarion - Novembre 2025


La raison et la foi, Aristote et la Bible : la Somme contre les Gentils offre une synthèse unique par l'ampleur de son dessein. Thomas a trente-trois ans quand, pour "accomplir le métier de sage", il entreprend de penser la Révélation en parlant le langage de "la raison naturelle, à laquelle tous sont contraints d'assentir". "Nous avons déjà parlé, dans le livre précédent, de la première opération de Dieu, en traitant de la connaissance et de la volonté divines. Pour compléter notre étude de la vérité divine, il nous reste donc à disserter de la seconde opération, par laquelle les choses sont produites et gouvernées par Dieu." Création, puissance divine, éternité du monde et, surtout, théorie de l'intellect sont la matière du livre II, dans un fréquent débat avec Maïmonide, Avicenne et Averroès.

Traduction et édition de Cyrille Michon

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Sophie de Mijolla-Mellor : Psychanalyse, droit et politique

 Lefebvre Dalloz - Septembre 2025


Un essai qui montre en quoi la psychanalyse est pertinente pour penser la dimension juridique et la dimension sociétale

Cet essai se présente sous plusieurs axes (droit civil, droit pénal, philosophie du droit...) pour montrer en quoi la psychanalyse est pertinente pour penser la dimension juridique et la dimension sociétale, même si elles relèvent de logiques qui leur sont spécifiques.
Plusieurs aspects sont particulièrement susceptibles d'intéresser les avocats et magistrats, par exemple :
- l'aveu ;
- le basculement dans l'acte ;
- l'incompréhension des motivations criminelles chez le sujet réputé " normal " ;
- la certitude du " bon droit " chez le paranoïaque.
Ce livre souhaite aussi ouvrir vers une dimension plus fondamentale : celle où le juriste s'interroge sur les fondements de sa pratique. Car, même si, plus soucieux de pragmatisme que d'abstraction, il choisit de les ignorer, comment pourrait-il éviter d'être confronté à un tel questionnement né de l'écart irréductible entre sa fonction, qui dit ou applique le droit, et le sol philosophique sur lequel celui-ci repose, c'est-à-dire l'idée de justice ?
Toute pratique judiciaire sous sa forme la plus banale charrie avec elle, vérifiée dans les mots du Code, une pensée morale et politique, alors même que le débat philosophique en semble absent. Ce sont les " grands " procès historiques qui régulièrement brisent ces évidences et ramènent sur le devant de scène le Politique normalement absent du prétoire. Ils montrent que si nul n'est censé ignorer la loi, celle-ci est cependant toujours interprétable, liée à des valeurs qui la dépassent et la problématisent.
Dans le débat philosophique entre le juste et le bon où le psychanalyste n'a pas directement sa place, il lui est cependant loisible de rappeler qu'il y entrent aussi des fondements pulsionnels dans lesquels la dimension de l'inconscient ajoute un élément qui brouille les cartes.

Sophie De Mijolla-Mellor: Psychanalyste et philosophe, agrégée de philosophie, docteur ès Lettres et Sciences humaines, Sophie de Mijolla-Mellor est également professeure émérite en psychopathologie et psychanalyse de l'Université Paris 7-Denis Diderot. Elle est aussi directrice de la revue Topique, présidente et fondatrice de l'Association internationale interactions de la psychanalyse (AIHP). Outre de très nombreux articles dans des revues scientifiques nationales et internationales, Sophie de Mijolla-Mellor a publié une vingtaine d'ouvrages (notamment chez Odile Jacob et aux PUF) qui mettent en interactions la psychanalyse et les divers champs des sciences de l'homme.

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Philippe Comar : Le lien et la grâce

L'Atelier contemporain - Novembre 2025


« Rupture, cassure, décalage, échappée, dissidence sont les mots-clés de l’histoire de l’art moderne. Depuis Manet et Cézanne, l’art rompt avec son milieu, rompt avec la tradition, rompt avec les idées ou les valeurs dominantes. Que reflète alors cet art déchaîné hormis sa propre errance ? Existe-t-il, sinon des liens tenaces, à tout le moins quelques fils ténus qui rattachent encore l’œuvre à une histoire qui ne serait pas seulement celle des artistes, de leur production ou de leur ghetto ? » Les textes repris et développés dans cet ouvrage trouvent leur origine dans des préfaces, notices, articles ou actes de colloque, écrits au cours des trente dernières années par l’auteur. Fort d’une riche expérience en tant que commissaire ou conseiller scientifique d’expositions, il s’est interrogé tout au long de sa carrière sur cette question du lien – lien entre l’art, la religion, la littérature, la psychanalyse, la science. L’ensemble des textes, qui se répondent entre eux, se fait l’écho de cette réflexion sur la question du lien. Ils ont tous été revus, certains profondément remaniés, et constituent désormais la version de référence. Quelques-uns ont été écrits pour des ouvrages étrangers et n’avaient jamais été publiés en français.

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mercredi 3 décembre 2025

Nicolas Gavet : La violence à travers le temps : du glaive à la bombe

 L'Harmattan - Novembre 2025


La violence, phénomène universel et multiforme, traverse l’histoire humaine sous des formes physiques, psychologiques, symboliques et structurelles. Elle n’est pas un accident, mais un élément constitutif des sociétés, servant tantôt à dominer, tantôt à contester.
Les approches sociologiques (Weber, Bourdieu, Elias) soulignent son rôle dans la légitimation du pouvoir et les rapports de domination. En philosophie, elle est tour à tour perçue comme inhérente à la nature humaine (Hobbes) ou produite par les structures sociales (Rousseau, Arendt). L’anthropologie, avec Lévi-Strauss ou Girard, montre qu’elle est façonnée par des normes culturelles et rituelles. Historiquement, guerres, colonisations et répressions illustrent ses effets destructeurs, mais aussi sa fonction fondatrice lors des révolutions.
Aujourd’hui, la violence change de forme : économique, numérique, écologique ou genrée. Les sociétés modernes doivent faire face à des violences plus diffuses, mais persistantes. La violence symbolique, souvent invisible, agit en profondeur sur les représentations et les structures sociales. La compréhension de ses mécanismes historiques et sociaux est essentielle pour la contenir. Regarder la violence en face, c’est reconnaître ses causes, ses mutations et ses impacts pour penser des alternatives collectives.

Nicolas Gavet est professeur d'histoire et de géographie en lycée. Ses recherches portent notamment sur les violences à travers les âges et les civilisations. Il a, entre autres choses, écrit de nombreux articles sur la violence et les jeux vidéos.

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Joël Thomas (dir.) : Introduction aux méthodologies de l'imaginaire

 Ellipses - Décembre 2025


Les sciences humaines ne peuvent faire l'économie d'une réflexion approfondie dans le domaine de l'imaginaire : à cause de sa dimension à la fois médiatrice et dynamique, l'étude de la vie des images est d'un intérêt particulier pour rendre compte des mutations et des transformations du monde de la connaissance. Il est donc capital que les jeunes chercheurs de demain puissent découvrir cette problématique de l'imaginaire, et l'intégrer dans leur future recherche. Mais il n'existait pas, à ce jour, d'ouvrage didactique qui présentât les avancées de ce vaste champ épistémologique et méthodologique. C'est pourquoi vingt universitaires qui ont tous, dans leurs champs disciplinaires respectifs, une solide expérience et de belles références dans ce domaine, ont souhaité écrire ce livre, en particulier pour un Public étudiant, et parce qu'ils sont persuadés que les études sur l'imaginaire seront un vecteur essentiel dans les avancées des sciences humaines.

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Plutarque : Sur le bavardage

 Sillage - Décembre 2025


« C’est une cure difficile et malaisée que la philosophie entreprend à l’égard du bavardage. Car le moyen de se guérir de cette maladie est d’écouter ; or les bavards n’écoutent personne, ils parlent sans cesse, et le premier mal dû à leur incapacité de se taire, c’est qu’elle les empêche de rien entendre… »

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Gabriel Clamens : La philosophie de Clément Rosset

 L'Harmattan - Novembre 2025


Cet essai se propose d’analyser l’intégralité de la pensée de Rosset à partir de la problématique d’une joie tragique.
Il est divisé en trois parties, la première concernant les écrits de jeunesse où Rosset laïcise, pour ainsi dire, ou fait de la pensée de Schopenhauer une pensée non-métaphysique ; la seconde porte sur les écrits dits artificialistes où Rosset réalise une pensée du hasard et de la matière telle qu’elle offre une expérience primordiale du tragique ; la dernière, sur les écrits de maturité où Rosset exploite l’idée d’une pensée réaliste fondée sur un réel tautologique, identique à lui-même, sans double, singulier, donc irreprésentable.

Gabriel Clamens est titulaire d’un master de philosophie et concentre actuellement ses recherches sur la philosophie de Clément Rosset.

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Thomas Morvan : Lecture du Protagoras de Platon (Édition revue et augmentée)

 L'Harmattan - Décembre 2025


La méthode proposée ici pour lire le Protagoras part d’une idée simple. Celle que le Socrate de Platon met en pratique et qui entre dans la définition de l’éros philosophique : voir l’aporie comme une ressource, voir l’impasse avant le passage. Suivant cette idée, Platon pose des questions à son lecteur, ou il les lui laisse à poser, face à des apories ; ce qui revient à tenir de telles questions pour de premiers pas – vers une issue. Il s’ensuit par méthode que le questionnement doit progresser là où des indices sont déposés à cet effet. L’expliquent les contraintes propres à un enseignement de la philosophie (Lettre VII) et les critiques que cela fait porter sur l’écrit (Phèdre).
Platon invente la philosophie comme une discipline intellectuelle vouée à l’examen des problèmes, à l’épreuve des apories ; il invente (ou réinvente) à cet effet le dialogue, au sens où Schleiermacher et Koyré le font entendre, une écriture destinée à imposer la lecture comme exercice philosophique : le dialogue ne dispense pas d’enseignement sans d’abord donner une épreuve. Au lecteur de s’instruire de son travail sur le texte.
Ni Schleiermacher ni Koyré n’ont accordé d’importance ou même d’intérêt au mythe dans le Protagoras ; au moins aura-t-on aidé à en voir la centralité. Le post-scriptum (ajouté à cette édition) y revient pour une relecture ; pour ainsi confirmer que le renversement en fin de dialogue (ἄνω κάτω) n’est pas, loin de là, la seule chose à devoir s’expliquer entre Prométhée et Épiméthée : l’évolution toute entière ou presque du jeu entre Socrate et Protagoras y est impliquée et s’en trouve éclairée.

Thomas Morvan est également l’auteur d’Éros et le lien cosmique, Lecture ancienne et nouvelle du Banquet de Platon (L’Harmattan, 2013).

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Alain Policar : Laïcité : le grand malentendu

 Flammarion - Décembre 2025


La laïcité, synonyme à son origine de coexistence des libertés et de paix sociale, s’est transformée dans la période récente en révélateur de nos pathologies face à l’altérité. Pour unifier les conduites et les tenues, elle est invoquée comme valeur identitaire. Sa conception contraignante et sécuritaire gagne la bataille de l’opinion.
Dans cet essai inquiet, nourri d’histoire et de philosophie, Alain Policar retourne à l’intention du législateur en 1905. Il explique comment la laïcité a été la source d’un débat tendu entre partisans d’une version combattante et ceux d’une version ouverte. Le camp républicain, lui-même scindé entre ces deux interprétations, a vu alors l’emporter les défenseurs de la pacification.
L’auteur défend vigoureusement l’idée que la laïcité finit par être contre-productive quand, au lieu d’émanciper, elle devient l’arme de ceux qui cherchent à contrôler ou à exclure l’autre pour des raisons religieuses ou politiques.
Il convient de lever le malentendu et de retrouver le sens vrai et historique de notre laïcité républicaine. Comment lutter contre l’intolérance et protéger le droit et l’expression de la différence ?

Agrégé de sciences sociales, Docteur en science politique (IEP de Paris), Alain Policar a accompli l'essentiel de sa carrière à la faculté de droit et des sciences économiques de Limoges. Il est actuellement chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), et auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels : La Haine de l'antiracisme, Textuel, 2023 ; L'Inquiétante familiarité de la race, Le bord de l'eau, 2020 ; Le wokisme n'existe pas, Le bord de l'eau, 2024.

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Lakis Proguidis : L'être et le roman. De Gombrowicz à Rabelais

Editions du Canoë - Octobre 2025


L’Être et le roman est le deuxième essai d’une trilogie autour de Rabelais. L’auteur y examine « le corps romanesque » – le corps qui devient une catégorie esthétique dans l’art du roman. Que signifie « le corps romanesque » ? Un corps collectif constitué d’êtres fictifs que sont les personnages qui commencent à peupler l’imaginaire européen à partir du xvie siècle. Quelle nécessité psychique, spirituelle, civisationnelle a présidé à l’émergence de ce corps dans notre imaginaire ?
Proguidis y voit une dimension de l’être humain que n’avait saisi aucune des branches du savoir constitué (théologie, philosophie, sociologie, anthropologie). Il s’agit donc de la naissance d’un art à part entière. Tous les éléments propres à l’esthétique de cet art sont déjà en oeuvre dans les quatre livres de Rabelais. Il les met en évidence par l’intermédiaire d’un dialogue avec un écrivain contemporain – dans le présent essai Witold Gombrowicz.
Ce dialogue permet de saisir l’informulé d’une époque par des cheminements inattendus qui passent de la lecture attentive de textes, d’Homère à la presse, de l’expérience personnelle à la réflexion philosophique, de rêves aux hasards saisissants. Un essai qui n’a rien d’académique.

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Massimo Olivero, Matthieu Couteau (dir.) : La Promesse d'un art (1900-1950). Un demi-siècle de théories du cinéma

 Classiques Garnier - Décembre 2025


Persuadés qu'il n'y a pas d'un côté la théorie et de l'autre le cinéma, mais que l'une et l'autre se sont toujours influencés, notre ambition commune est de concourir à la recherche actuelle de façon originale, en proposant une introduction plurivoque aux pensées qui ont fait le septième art. D'Hugo Münsterberg à Sergueï Eisenstein, en passant par Rudolf Arnheim, Béla Balázs, Ricciotto Canudo, Louis Delluc, Germaine Dulac, Jean Epstein, Lev Kouléchov et Dziga Vertov, en creusant du côté des formalistes russes (Victor Chklovski), des poètes symbolistes et surréalistes (Saint-Pol-Roux), des cinéphiles (Alexandre Astruc), nous avons voulu remonter aux sources de nos conceptions, examiner notre testament pour comprendre leur héritage.

Matthieu Couteau est doctorant à l'université Sorbonne Nouvelle, sous la direction de Térésa Faucon, où il écrit une thèse pour une « Théorie du gros plan sonore ». Sa recherche en esthétique s'intéresse à l'histoire et à l'analyse des films, de leurs formes visuelles et sonores, de leurs récits, dans des cinématographies muettes ou parlantes, notamment celle de la modernité française (1950-1980).
Massimo Olivero est maître de conférences en esthétique et théorie du cinéma à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches portent sur la poétique des formes filmiques, les théories du réalisme, et la mise en scène dans la fiction classique, avec un intérêt particulier pour le cinéma soviétique, hollywoodien et français (1920-1950).

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lundi 1 décembre 2025

Antonia Soulez : Le Spectre Platon chez les Analytiques

 PU de Vincennes - Décembre 2025


La réception française de Ludwig Wittgenstein, figure illustre de la philosophie analytique. Ses travaux sur la philosophie du langage ou les fondements des mathématiques révèle sa tension entre science et expressivité : ni littéraire ni scientifique, une quête unique de clarté philosophique.

Ce livre entend renouveler significativement la question du style adéquat à la pensée : est-il possible au philosophe d’articuler sa pensée à même le matériau de la langue ? Il croise pour cela deux histoires. D’abord celle d’une étudiante française qui, à la faveur d’un intense voyage intérieur entrepris dans les années 1960, voit sa recherche jusqu’alors axée sur la philosophie grecque s’orienter vers la philosophie analytique.
La seconde histoire est celle que ces philosophes entretiennent avec le platonisme dont la critique s’avère redevable à Platon. La plus impressionnante de ces voix est celle de Wittgenstein. Dans une Europe ébranlée par les conflits mondiaux, elle résonne seule, et ne ressemble à aucune autre. Ni littéraire, ni scientifique, elle résiste à toute définition d’un style de pensée déterminé. Wittgenstein, qui reconstruit l’image de Platon à la mesure de sa philosophie des jeux de langage, en vient à s’en démarquer résolument. Mais tout en étant sa cible, le platonisme le hante comme une pensée dont la philosophie ne peut se détacher sans disparaître. Le présent ouvrage explore cette tension très vive.

Professeure émérite de philosophie à l’université Paris 8, Antonia Soulez a travaillé en philosophie ancienne puis sur la philosophie contemporaine du langage. Elle a publié des travaux dans les deux champs, sur la grammaire philosophique chez Platon, sur le Cercle de Vienne et Wittgenstein. Elle poursuit des travaux par une investigation sur philosophie, langage et musique. Elle est aussi poète.

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