Premier livre publié par Carl Dahlhaus, L’Esthétique de la musique tente d’accorder deux objectifs. Il s’agit d’abord de proposer une introduction historiquement informée au vaste champ de la philosophie de la musique, qui soit capable d’être à la fois concise et raffinée. Mais ce Musikwissenschaftler qui n’est pas encore alors l’auteur de l’Histoire de la musique au XIXe siècle ou de l’Idée de la musique absolue livre également une première démonstration de sa méthode de travail sur la musique. Elle frappera le lecteur par sa densité philosophique et son goût pour la lecture problématisée de textes issus de différentes traditions musicographiques. Dahlhaus revendiquait volontiers son souci d’écrire l’histoire en respectant un pluralisme qu’il voulait issu de l’œuvre de Fernand Braudel. Au lecteur de juger si cette première Esthétique de la musique, sous la plume d’un auteur qu’on a parfois dit « plus philosophe que musicologue » (J.-J. Nattiez) parvient à en poser le cadre. La force de ce texte fondateur pour la musicographie dahlhausienne demeure, et les tout récents développements de la philosophie de la musique rendent sa lecture impérative.
Traduction sous la dir. de J. Labia par J. Farges, N. Rialland, J. Labia, Ch. Loriot, N. Lucas, É. Marrou, A.-P. Olivier et F. Peri
Introduction par J. Labia, postface d’A. Soulez
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