L'Harmattan - Octobre 2023
Spinozisme et esthétique. Ces deux éléments majeurs de l’historiographie allemande ne semblaient pas faits pour se rencontrer. D’une part, la réception tourmentée du spinozisme est nourrie de critiques métaphysiques et théologiques, depuis les premières diffusions de certains écrits du vivant de Spinoza. D’autre part, l’esthétique naît officiellement en 1750 avec le souhait de réhabiliter la sensibilité au moyen du goût et de la connaissance sensible. Or, en dépit des apparences, l’ouvrage fait l’hypothèse qu’une rencontre s’est produite en des lieux précis que sont la théorie de l’imagination, l’art d’inventer ou la doctrine des affects, en un mot : l’anthropologie. Cette hypothèse conduit à affronter la problématique d’une « réception esthétique » du spinozisme et de son rôle dans la constitution de l’esthétique. La réponse proposée ici prend appui sur des « signes » au moyen desquels sont identifiées les « présences » du spinozisme dans l’esthétique rationaliste, de Tschirnhaus à Lessing. In fine, l’ouvrage s’attache à inclure Spinoza parmi les précurseurs de l’esthétique.
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