À l’ère postmoderne des incertitudes économiques et des défis identitaires qui sont ceux du XXIe siècle, penser l’être humain, c’est aussi explorer ou définir les univers non humains qui l’entourent. Toutefois, cette exploration est le plus souvent abstraite, figurative ou illustrative et reflète quasi exclusivement des intérêts humains. Elle instrumentalise ainsi les animaux, relégués à un rôle accessoire ou symbolique au profit d’une analyse concernée par l’humain et sa « différence ». Cet ouvrage se départ de cette tendance pour considérer les responsabilités humaines en regard des souffrances animales. Ce thème est en effet négligé par la pensée contemporaine, qui suit la trace anthropocentrique des priorités humaines d’une part, et par ailleurs rechigne à mener de front réflexion et militantisme.
À travers une approche interdisciplinaire audacieuse, philosophes, vétérinaires, juristes, artistes, critiques littéraires, sociologues et historiens font ici part de leur désir de bouleverser les traditions humaines qui perpétuent l’oppression des animaux. Ils communiquent le fruit de leur expérience et de leur réflexion tout en exprimant l’urgence de leur engagement. En rompant le silence qui légitimise l’exploitation insensée de tous les êtres non humains, ils examinent certaines des conséquences de ces traditions, mais montrent également comment de nouvelles voies/x peuvent être prises, clamées et entendues afin de rendre possible la connexité de « différents modes d’existence » (Bruno Latour).
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