En nous, une puissance d'excès proteste contre toutes les modalités d'appropriation, de servitude donc. Que révèle-t-elle ? L'antécédence du " libre ". Dans une radicale distinction à l'égard du libre arbitre, qu'il soit " néant " ou " possibilité pure ", nous désignons le " libre " comme principe de l'être. De son antécédence nous pouvons penser l'advenue de toute réalité. Nous-mêmes, comme particulier, pouvons enfin nous comprendre comme effet d'un processus : la " finitisation ". Qu'est-elle si ce n'est le terme de l'exercice du penser qui s'abandonne ? Que sommes-nous d'autre que l'effet du désir d'impuissance, le paradoxal effet du penser qui en nous se veut et fait fini ? La philosophie pourra dorénavant comprendre son aspiration à l'immensité comme la tâche radicale qui doit défaire ce processus, et ainsi nous libérer du fini.
Jean Michel Le Lannou, agrégé de philosophie, est professeur en première supérieure. Il dirige la collection "Arts et Philosophie" aux éditions Hermann.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire