Les larmes, manifestations physiques, renvoient pourtant le plus souvent à une douleur psychologique ; elles engagent donc la totalité de la personne et s'affirment comme phénomène et signe exemplaires pour interroger l'incarnation humaine.
Quel est précisément le corps qui vit au présent un excès d'affects tel, qu'il ne peut que « s'abandonner » mystérieusement aux larmes ? Ne renverrait-il pas à un secret d'origine qui mettrait en scène la mémoire d'un corps absent, gardien de la vérité la plus intime de chacun ?
En deçà de l'exigence de transparence qu'elles subvertissent, les larmes ne sont-elles pas fondatrices d'un lien social dès lors qu'elles invitent à s'émouvoir de la fragilité de l'homme ?
Sophie Lacroix, agrégée de philosophie, est l'auteur d'une thèse de doctorat publiée en 2007 sous le titre Ce que nous disent les ruines et de deux essais, Ruine (éditions de la Villette, 2008) et Tombeaux (Manucius, 2013). Elle poursuit dans ce présent ouvrage sa réflexion sur la mémoire.
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