Les fibres du temps s’attaque, à nouveaux frais, à la question du temps. Si ce livre traverse l’histoire de la philosophie, ce n’est qu’avec l’objectif de rapporter cette question au présent, à notre présent, car le temps — c’est la thèse centrale du livre — est avant tout affaire de partage, de vie, de communauté. Le problème qu’il pose, avant d’être théorique ou épistémologique, est donc éminemment politique. L’architecture de cette réflexion prend une forme inédite, dans laquelle l’argumentation philosophique se tresse avec l’analyse de quelques cas d’expérience sensible du cinéma. Le temps, c’est d’abord ce qui se partage : ce qui s’expérimente comme temps commun. Temps dont les fibres symbolisent le devenir de l’être ensemble, à la fois continu et discontinu, trame tissée qui tient malgré tout. Le temps commun est par nature hétérogène à la logique qui guide le monde du capital et de son « développement ». C’est la raison pour laquelle ce monde voudrait l’éradiquer, ou du moins le réduire aux formes compatibles avec les injonctions qui l’animent. Pour ceux qui refusent ces injonctions, l’existence même du temps commun est non seulement l’enjeu central de la politique, mais aussi, plus largement, celui d’une approche renouvelée de ce qui peut être dit en vérité.
Bernard Aspe : né en 1970, est philosophe. Il a publié aux éditions Nous : Les mots et les actes (2011), Horizon inverse (2013) et Partage de la nuit. Deux études sur Jacques Rancière (2015).
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