On sait que pour Kant « le nom orgueilleux d’une ontologie, qui prétend donner des choses en général des connaissances synthétiques a priori <…> doit faire place au nom modeste d’une simple analytique de l’entendement pur » (Critique de la raison pure). Serait-ce alors que l’ontologie, comme pensée de l’être, doive disparaître de toute philosophie transcendantale ? Telle est la question qui anime les textes du présent volume, où sont proposés des regards croisés sur une possible « ontologie » fichtéenne. Il en ressort la question du statut de l’absolu, et, corrélativement, du degré de la rupture chez Fichte entre métaphysique dogmatique et philosophie transcendantale. D’un côté, Fichte dit ne parler que du savoir et non de l’être – ce pour quoi son œuvre est une doctrine de la science. D’un autre côté, il affirme l’être sous la forme de Dieu, et son discours semble alors rejoindre la situation qui précède la distinction entre ontologie (comme métaphysique générale), et théologie (comme métaphysique spéciale), établie au cours du XVIIIe siècle.
Les présentes études montrent que la redétermination tant de l’être que de Dieu justifie chez Fichte leur identification, et une réduction de l’ancienne métaphysique au binôme être/image. Parce que l’être n’est pas chez Fichte un être mort, inerte, mais vie et réalité dynamique, il est par soi créateur et mérite à ce titre d’être compris comme Dieu. Si le concept d’être et l’idée de Dieu subissent ainsi une modification totale de leur détermination, une simple reconduction de la pensée de Fichte à une métaphysique précritique manquerait l’essentiel de la visée de sa doctrine. C’est ce que visent à établir les études du présent volume.
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