« Mounier me conseille dans Esprit de me détourner de la politique, n’ayant pas la tête à cela », note Camus dans ses Carnets, au début de la Guerre froide. Et d’ajouter, pince-sans-rire : « Mais qu’est-ce qu’une tête politique ? La lecture d’Esprit ne me l’apprend pas. »
Camus n’est pas dupe de la politique. Mais pas dupe non plus des bons apôtres qui voudraient l’en détourner. Il faut en faire, fût-ce à son « corps défendant ». Il faut s’en occuper « parce que l’homme moderne est forcé de s’occuper de politique ».
C’est sans doute l’aspect le plus novateur du revival de Camus, auquel nous assistons depuis une dizaine d’années, que la réhabilitation de sa pensée politique, tenue longtemps pour quantité négligeable. Il était grand temps, en effet, d’en dresser l’inventaire et d’en reconnaître la cohérence.
Sommaire
Philippe ROGER : Géopolitique de Camus
Jean-Christophe ANGAUT : « Un ami très sûr ». Camus et les libertaires
Philippe ROUSSIN : Camus communiste
EXPOSITION
Jean-Loup Bourget : Le glaive et l’éponge imbibée de vinaigre
Sabrina VALY : Porno-théo-kolossal : Pasolini total
Florian GAITÉ : Les artifices de la plasticité. Catherine Malabou et les mutations de la pensée
Pierre SCHOENTJES : Faire le job à Agbogbloshie
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