Le langage de l’économie est devenu la lingua franca de notre époque. Sans son concours, le monde actuel serait aussi inintelligible que le serait l’univers sans la physique newtonienne. Ce livre expose d’abord comment a germé l’idée audacieuse d’une «science de la richesse» et déploie, en explorant ses lignes de faille, la généalogie intellectuelle d’une discipline qui a donné corps à cette ambition.
Mais l’histoire de la pensée économique n’est pas qu’une curiosité intellectuelle. Elle est depuis quatre siècles étroitement associée à la philosophie politique : Montchrestien, Smith, Marx, Walras, Keynes ou Friedman ont, au même titre que Hobbes, Montesquieu, Rousseau, Tocqueville, Rawls ou Hayek, accompagné les bouleversements des Temps modernes et c’est conjointement qu’ils donnent sens à la formation progressive, depuis quatre siècles, d’une société d’individus, à la fois agents économiques et sujets politiques.
Il y a toujours eu une tension entre les sphères économique et politique mais l’ère néolibérale, dont nous vivons aujourd’hui le délitement, pousse cette tension à son paroxysme. Ce livre iconoclaste décrypte de manière novatrice les paradoxes et les dilemmes de l’individualisme contemporain. Face au désarroi que révèle la montée des populismes, la tâche du XXIe siècle consiste à renouveler le pari keynésien et à surmonter le divorce actuel entre lucidité économique et volonté politique.
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