Une représentation schématique de l’histoire de la philosophie attribue aux siècles une préoccupation caractéristique, au XVIIe siècle la raison, au XIXe l’histoire. La réalité des œuvres est évidemment plus complexe. Ce livre cherche à nourrir l’analyse de cette complexité en identifiant, sur le long terme, la construction d’une pensée de l’histoire dès le Grand Siècle. L’historicité ne peut plus alors être pensée comme une découverte tardive de la modernité. Plus spécifiquement, il cherche à circonscrire une pensée singulière du temps historique fondée sur la discontinuité.
À travers l’analyse de trois schèmes (l’époque, la catastrophe et la révolution), il fait apparaître une conception discrète, discontinue du temps historique, qui précède l’avènement des représentations ultérieures, systématiques et unifiantes de l’histoire. La découverte de l’historicité du monde semble donc avoir débuté par l’attention aux ruptures, par la nécessaire prise en compte des discontinuités que manifeste l’apparence chaotique des événements historiques.
Nicolas Piqué est maître de conférence en philosophie à l’université de Grenoble. Après avoir étudié l’apparition d’une conception moderne et sécularisée du temps historique au XVIIe siècle, ses travaux portent sur la discontinuité historique, d’un point de vue généalogique et en fonction de ses enjeux contemporains.
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