lundi 5 octobre 2020

François Lecercle : L'Œil oblique. Essais sur l'image, la peinture et le théâtre

Droz - Octobre 2020 Les Seuils de la Modernité

Cette collection d’essais analyse des objets (image miraculeuse, tableau ou scène de théâtre), décortique des anecdotes et soulève des questions théoriques, comme le statut du plaisir dans la théorie de la peinture et la théologie des images.
Qu’elles portent sur la peinture – et sa théorie profane ou sacrée – sur le théâtre ou sur l’exégèse, ces études ont en commun de s’intéresser à des œuvres qu'on ne peut saisir que d'un regard oblique : si elles désignent un objet c’est le plus souvent pour en cacher un autre. En allant au-delà de ce qu’elles donnent à voir pour atteindre ce qu’elles donnent à ne pas voir, on peut dégager la théorie latente dont elles sont porteuses, et spéculer ainsi sur l’articulation entre visible et invisible, sur la relation perpétuellement réversible entre occultation et monstration, pulsion scopique et cécité.
Ce qui revient à explorer la face cachée de la première modernité tout en interrogeant les voies tortueuses et les ressorts secrets de notre pulsion interprétative.

TABLE DES MATIÈRES

Avant-Propos Par Emmanuelle Hénin
Note de l’auteur

PREMIÈRE PARTIE ARTS PROFANES

Introduction à la première partie Par Pouneh Mochiri et Lise Wajeman
Anecdotes et théorie subreptice de l’art
Natures mortes et vanités : Chardin, Damien Hirst
Théologie des images
Exégèse et interprétation
Théâtre et vision
La scène et l’obscène
Donner à ne pas voir
La laideur de Giotto Un récit « petit et difforme » La symétrie faussée Une théorie subreptice de la peinture
L’or feint.
Les paradoxes de l’or dans la théorie de la peinture L’art vaut de l’or : théories de la valeur marchande Souci mercantile et spéculation humaniste L’exclusion de l’or Éclat de l’or et manière du peintre Éclat de l’or et perturbation du nouvel ordre pictural
Le regard dédoublé La transpiration de la couleur La sublimation du dégoût In vanitate veritas La raie, telle qu’en elle-même la peinture se change La cuisine en tous ses états La chair de la couleur L’envers du sexe La danse de mort Le regard du chat L’oeil de Méduse
L’écriture Chardin
L’apprentissage de la cécité
Entre dégoût et plaisir : le bénéfice de la contradiction Entre chien et chat : des yeux pour ne point voir Le travail de la méconnaissance
Fenêtre aveugle : Les Bulles de savon de Chardin
Damien Hirst et la vanité de la peinture Une vanité provocatrice Le chef d’oeuvre absolu : l’art de battre tous les records Sotheby’s, 2008 : Bulla speculativa L’idée la plus chère de l’histoire de l’art La Wallace Collection, 2009-2010 : vanité de la peinture Post-Scriptum P.‑P.-S.

DEUXIÈME PARTIE THÉOLOGIE DES IMAGES ET EXÉGÈSE

Introduction à la deuxième partie Par Guillaume Navaud
Le plaisir des images, entre théorie profane et théorie sacrée : de l’ambivalence à la sacralisation Entre séduction et effroi : l’ambivalence envers le plaisir pictural Les trois voies de la réhabilitation Le plaisir comme processus translatif Une « sacralisation » du plaisir
Peintre rusé et pape obtus : les dessous d’une anecdote sur le plaisir des images, chez Vasari et Ottonelli Généalogie de l’anecdote Les bizarreries de la version vasarienne Les dessous de l’affaire La version d’Ottonelli et Pietro da Cortona Les dessous d’une contradiction
Le regard détourné. L’aveuglement à l’image, en théologie et en peinture, au xvie siècle
Des yeux pour ne point voir. L’idolâtrie dans la théologie des images au xvie siècle Entre mutisme et logorrhée, crime et aberration, objet et culte : les fluctuations de l’idolâtrie Translatio et signe Les trois faces de l’imbécillité : l’idiota, l’infirmus et le stolidus Théorie sacrée et théorie profane Technique efficace et effet séducteur
De la Relique à l’Image. Le Saint Suaire dans la théologie des images La fonction totémique : de la relique au symbole La prise du pouvoir par le suaire : la triade acheiropoïète Les fluctuations de la matière La Passion de l’Image Un sang incombustible L’image invisible L’au-delà de la peinture Le voile de Parrhasius
L’énigme invisible : quelques remarques sur l’énigme en peinture, à propos d’une Annonciation de Piero della Francesca L’énigme écran : le double portrait de l’École de Fontainebleau L’énigme en suspens : l’Annonciation de Piero Les quatre temps du déchiffrement
Une côte en trop Le double excès de l’interprétation Pli selon pli : le déploiement de l’explicatio L’économie du ressassement Le superflu et le nécessaire L’excégèse : l’inflation de la côte et le débordement du commentaire
« Signifying nothing ». Macbeth et le refus de l’interprétation Refus, absence et manque : trois interprétations de l’insignifiance Les deux couches de sens Le premier contexte : un rien aux couleurs du deuil Le deuxième contexte : l’ombre de la somnambule L’arrêt des signes Le troisième contexte : la prophétie mortelle Le dernier contexte : rien n’existe que le néant

TROISIÈME PARTIE ART DE LA SCÈNE

Introduction à la troisième partie Par Zoé Schweitzer et Enrica Zanin
Vision de loin, vision de près : les enjeux d’un paradigme pictural dans Le Véritable Saint Genest La littéralité de l’illusion Les deux faces de la vérité La question de la distance : deux manières de peindre Dramaturgie de l’accommodation et tragique de la cécité
Réécriture racinienne du crime et réécriture d’un crime racinien : Andromaque et ses adaptations anglaises Un crime qui n’en finit pas de se réécrire Réécrire Racine Le meurtre en scène
Beaumarchais et la dramaturgie de l’hallucination Les origines d’une scène d’hallucination Une scène à effet Hallucination et dynamique des passions Une théorie latente de l’hallucination Un théâtre de la faute : hallucination et culpabilité La jouissance subreptice : hallucination et désir
Médée, la volupté dun geste lent Au-delà de l’infanticide, la volupté Façons sénéquiennes de tuer un enfant La purgation des passions sexuelles L’« abominable jouissance » : Sénèque avec Sade
Jeux avec la censure : Molière et la stratégie de l’obs¨ne (À propos de Tartuffe, IV, 5) Un néologisme, « le plus joli du monde » Préhistoire de l’obscène : des images au théâtre La double face de l’obscénité Trois positions possibles : polémique, prophylaxie, provocation L’École des Fmmes : retournement de l’équivoque et effet de contamination Une scène à (ne pas) faire L’inversion des codes sexuels Le cocuage à l’envers La titillation voyeuriste : jusqu’où aller trop loin ? Une audace plus insidieuse : la distribution des rôles La provocation ultime : l’obscénité cathartique
La guerre des syllabes : l’érotisation de la langue au xviie siècle Le « congrès », du juridique à l’obscène Châtrer les syllabes immodestes Manipulations théâtrales des « syllabes sales » La syllabe la plus infâme
Provenance des textes Bibliographie des publications de François Lecercle Index nominum Liste des figures


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