"Le méchant n'a pas droit à la part du juste", répond Créon à Antigone. Mais qui distribue les mérites, et selon quels critères ? Les représentations du juste varient d'une époque à l'autre, d'un continent à l'autre et même au sein d'une société pourtant assez homogène quant à sa composition, son histoire et son mode de vie. En atteste suffisamment le regard que l'on a porté sur l'esclavage, que l'on porte encore sur la domination masculine, l'avortement ou le mariage entre personnes du même sexe... Peut-on affirmer, comme une vérité absolue, ceci est juste ? Les valeurs fournissent les critères d'appréciation d'une norme morale, sociale ou juridique mais, pour la seule Raison, quelle est la valeur d'une valeur ? Vaut-elle absolument, pour tous, ou relativement, en un certain temps, en un certain Beu ? Certains sont-ils dans le vrai, d'autres dans l'erreur ? Si l'on ne parvient pas à établir une vérité de la valeur, faut- il admettre que tout se vaut ? Faut-il renoncer à lutter et laisser à ceux qui croient le soin de définir ce qui doit être ? Ou bien faut- il s'en tenir à ce qui est, qui sera juste par cette seule vertu ? Peut- on échapper à l'impuissance relativiste sans le secours de la métaphysique ? Ces questions se posent depuis toujours. Explorer les réponses qui leur ont été données, les soumettre à une analyse critique rigoureuse, tel est l'objet de cet ouvrage.
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