Le Passeur - Septembre 2022
Lors du premier cours de philosophie au début du mois de septembre, dans la torpeur finissante de l’été, le professeur explique généralement à ses élèves de terminale avec des roulements de tambour qu’en cours de philosophie on va enfin vraiment « réfléchir » et qu’on peut poser toutes les questions qu’on veut : rien n’est jamais acquis, rien ne doit être tenu pour évident, tout peut être remis en doute, tout doit être interrogé, questionné, « problématisé ». Mais si les professeurs de philosophie, qui se prennent bien souvent pour des philosophes, veulent bien tout interroger et tout remettre en question, ils deviennent très sourcilleux et pour le moins susceptibles quand on commence à « problématiser » leur discipline, c’est-à-dire à la considérer non comme une évidence mais comme un problème, à analyser la représentation qu’ils se font de son importance réelle ou supposée.
Après une dizaine d’années d’enseignement en lycée, d’expérience sur le terrain et autant de réflexion sur le cours de philosophie, Henri de Monvallier pose la question de la nécessité du cours de philosophie : faut-il encore enseigner la philosophie au lycée ? Quels sont ses effets réels sur les élèves ? Sert-elle vraiment encore à quelque chose ?
Né en 1980, Henri de Monvallier est agrégé de philosophie et docteur en philosophie. Auteur d'une dizaine d'ouvrages et de nombreux articles, il anime une université populaire à Issy-les-Moulineaux depuis 2018. Membre du comité scientifique de la Revue internationale de la philosophie, il a déjà publié, au Passeur, Les Imposteurs de la philo (2019) et Le portefeuille des philosophes (2021).
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