Les Belles lettres - Janvier 2024
Grand classique de la littérature publié en 1719, Robinson Crusoé, de Daniel Defoe, est un des premiers romans d’aventures : sur une île inhabitée à l’embouchure de l’Orénoque, près des côtes vénézuéliennes, Robinson, qui a fait naufrage, vit vingt-huit années aux côtés d’un « sauvage » nommé Vendredi. Jean-Jacques Rousseau le considéra comme un livre d’éducation. Dans sa postérité littéraire, il est devenu un mythe.
Qu’en font Jean-Jacques Rousseau dans l’Émile (1762), J.H. Campe dans Le Nouveau Robinson, J.D. Wyss dans Le Robinson suisse mais encore Jules Verne quand ils assument la transformation du mythe dans la modernité scientifique et technique ? Que déconstruisent, au XXe siècle, en en subvertissant les valeurs initiales, Jean Giraudoux (Suzanne et le Pacifique), Michel Tournier (Vendredi ou les limbes du Pacifique), J.M. Coetzee (Foe) ou encore William Golding ? Alain Vergnioux s’emploie ici à analyser ces réécritures qui sont parmi les plus significatives.
La littérature transforme le récit en mythe. Elle est le témoin de premier plan des paradoxes et des métamorphoses de l’itinéraire littéraire qui, au fil du temps, a réécrit les rapports entre sauvagerie, identité et altérité. Ou comment un roman de formation est aussi l’incessante déformation d’une mythique origine.
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