Vrin - Mars 2024
Augustin a profondément bouleversé la pensée philosophique de l’affectivité. Ce bouleversement est lié, dans le De Civitate Dei, à sa doctrine de la volonté : ce qui importe, écrit-il, est la droiture de la volonté. Combattant la pensée platonicienne et stoïcienne, il réhabilite donc les affects comme expression de cette volonté. Par là, il inaugure bien plus qu’une réhabilitation morale de la vie affective qui leur octroierait un droit d’existence : il s’agit, radicalement, de repenser notre rapport à la vérité, entièrement fondé sur notre désir de bonheur. Pour cela, Augustin expose à travers toute son oeuvre immense, polémique, homilétique ou théologique, une herméneutique de l’affectivité, grâce à laquelle les joies, les craintes et les tristesses humaines prennent sens et permettent de progresser vers l’obtention du seul bien, à la fois désiré et inconnu. Les affects, dans leur très grande variété de ton et dans la multiplicité de leurs manifestations, partout présents dans les textes augustiniens et exposés avec une grande finesse de description, proposent alors au lecteur, ou à l’époque à l’auditeur d’Augustin, un discernement sur lui-même, ce qu’il vit et ce qu’il pourrait vivre.
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