mardi 31 janvier 2017

Augustin Giovannoni : Les épreuves de l'exil. Repenser les termes de la politique

Editions Kimé - Janvier 2017 - Philosophie en cours


Pourquoi s'exile-t-on ? Pour échapper à l'injustice, reconquérir une liberté menacée, fuir les violences, les persécutions, la mort, la misère ou s'arracher à la résignation. On part quand rien ne fait plus écran au risque d'anéantissement, que l'espérance devient lettre morte, alors même que la vie n'a pas été accomplie. Les épreuves qui conduisent aujourd'hui à l'exil ont leurs origines dans les déchirures du nouvel ordre mondial : la guerre économique sans merci des états de la planète ; l'incapacité à maîtriser la réalité du marché financier ; le chômage de masse ; l'exclusion des citoyens sans abri de toute participation à la vie démocratique des états ; l'aggravation de la dette qui affame et réduit au désespoir une grande part de l'humanité ; les guerres interethniques qui se multiplient, guidées par le fanatisme et les fantasmes de la communauté absolue ; les effets destructeurs des dictatures ; les pathologies de l'identité collective fondées sur l'idéalisation de la haine ; la violence naturalisée réduite à une simple gestion ; la cruauté ; le nettoyage ethnique, etc. Pour ces raisons, il est temps de faire de l'exil une catégorie politique de portée universelle et signifiante pour la modernité. Prendre en compte cette exigence permet de repenser les termes de la politique afin de sortir de la passion identitaire et de poser la seule question qui vaille : est-ce qu'on peut faire quelque chose et sous quelle forme ou est-ce qu'on ne peut rien ? L'objectif est d'esquisser une éthicosmopolitique qui se présente comme une politique de la condition humaine, un pari sur la capacité de chacun de répondre sans exception à la vulnérabilité d'autrui, un tout-autre-être-au-monde, une forme de vie qui nous lie les uns aux autres. L'enjeu est considérable. Penser politiquement l'exil, c'est chercher à comprendre ce que veut dire être-ensemble, être au monde, être sujet ; c'est ouvrir le monde à la totalité des possibilités qu'il contient.

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Lucien Jerphagnon, Jacqueline Lagrée, Daniel Delattre (dirs.) : Ainsi parlaient les Anciens. In honorem Jean-Paul Dumont

Presses Universitaires du Septentrion - Janvier 2017 - Travaux et recherches


Ainsi donc parlaient les anciens philosophes. Leurs paroles ne sont point perdues dans les vestiges de temples morts, d'Athènes, d'Ephèse ou de Rome: recueillies, transcrites, commentées, elles ont engendré d'autres paroles qui elles-même en ont nourri d'autres. Ainsi d'âge en âge aura-t-on puisé dans ce trésor de mots, venu de si loin, où les siècles à venir trouveront de quoi se faire l'idée d'un bonheur et d'une sagesse. De ce cercle de penseurs disparus, Jean-Paul Dumont connaissait tout, et mieux que personne: les premiers rôles et les comparses, les figures et les figurants. Il avait tout surpris, tout retenu de leurs conversations, de leurs empoignades, de leurs rognes et de leurs rires. Pour honorer sa mémoire et poursuivre ce dialogue ininterrompu avec les penseurs de l'aurore de la philosophie, vingt-trois de ses élèves, collègues et amis ont, à leur tour, voulu faire parler les Anciens, en particulier Platon et les philosophes du monde hellénistique. De Zénon d'Elée à Philodème, de Diogène de Babylone à Sextus Empiricus, de Platon à Saint Augustin, tous témoignent du bonheur du discours et de la fécondité d'une temps qui ne songeait pas à séparer la vie et la pensée. Outre une étude inédite sur "Le modèle parménidien de l'assimilation: pensée, sensation et vie", le volume comprend aussi la réédition de deux articles devenus introuvables de Jean-Paul Dumont "Diogène de Babylone et la preuve ontologique" et "L'âme et la main, signification du geste de Zénon", ainsi que la bibliographie complète de ses oeuvres.

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Abel Guillen (dir.) : Essais d'épistémologie pour la psychiatrie de demain

Erès - Janvier 2017


Ce livre propose d'explorer la question des savoirs en psychiatrie et leur possible appropriation par les psychiatres en formation et tous professionnels de la santé mentale.Comment le jeune psychiatre qui commence son cursus, peut-il se repérer dans les querelles théoriques, cliniques, épistémologique qui animent cette discipline ? Comment peut-il s'approprier l'histoire mouvementée de la psychiatrie ? Comment concilier un goût pour les sciences humaines et la nécessité d'une rigueur propre à l'approche statistique?? Comment croiser les apports nécessaires de l'antipsychiatrie et les bienfaits des institutions de soin?? Comment entendre le sujet au-delà de ses symptômes ? Des psychiatres et des philosophes expérimentés ont accepté de livrer leur approche des savoirs en psychiatrie et de faire ainsi œuvre de transmission auprès des jeunes générations.

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lundi 30 janvier 2017

Eric Hervieu : Histoire des ongles. Essai sur l'apparent et le manifeste

Editions L'Harmattan - Janvier 2017 - Collection : Acteurs de la Science


Les ongles font partie des productions apparentes et persistantes à la surface de la peau, que l'on regroupe sous le nom de « phanères », mot qui à l'origine signifie visible, évident, apparent, manifeste. 
Les ongles ont donné lieu à une symbolique tout aussi ancienne qu'abondante, que nous avons voulu suivre aussi bien dans les croyances populaires, dans le registre médical ou religieux, que chez certains auteurs et artistes - Kubin, Chardin, Poe, Mallarmé, etc. - afin de réunir différentes utilisations et ramifications du mot ongle. 
C'est précisément à partir de ces interprétations, et conjointement à elles, que se révèlent certains enjeux de la forme artistique — d'une peinture d'abord, d'un poème ensuite - et de ses rapports à l'extérieur, auteur ou public, puisque l'art lui-même est apparent et manifeste. Il ressort de cette fonctionnalité de la forme que celle-ci n'a d'autre fin que la pratique de quelque chose, spectrale, fantomatique, celle des apparitions, d'une épiphanie. 

Éric Hervieu, docteur en philosophie, est né en 1957 à Paris et enseigne actuellement dans le sud de la France. Il est auteur de romans et d'ouvrages d'études sur le XVIIè siècle.

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dimanche 29 janvier 2017

Jean-Clet Martin : Asservir par la dette

Max Milo - Janvier 2017


La dette est pointée comme une faute dont il est impossible d'éponger l'exigence sans frein. Elle se rembourse selon une soumission devenue infinie et une vision du travail totalement dérégulée. Les États sont progressivement démis de leur légitimité, soumis à une gouvernance aussi inhumaine que l'ont été les Régences à travers l'histoire. Dans cette suspension de l'État se déchaînent toutes les violences et toutes les usurpations pour réduire l'homme à un sujet sans droit, déchu de sa citoyenneté. 
Mais la fin de l'histoire n'est pas pour aujourd'hui...

Jean-Clet Martin est philosophe. Directeur de programme au "Collège International de Philosophie", il est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'époque contemporaine.


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Ernst Bloch : Héritage de ce temps

Klincksieck - Janvier 2017 - Critique de la politique


L'écriture expressionniste d'Héritage de ce temps, composé sous forme de tableaux, de petites vignettes ne faisant jamais totalité mais qui se contentent de nous livrer des détails significatifs, "des prodiges de petits détails", le rend impossible à résumer. Il comporte une introduction, "La poussière", et trois parties : "Employés et distraction", "Non contemporanéité et environnement", "Grands bourgeois, objectivité et montage". Retenons par conséquent deux idées essentielles : Ernst Bloch propose dans cet ouvrage une thèse tout à fait nouvelle sur la pluralité des temps sociaux. Se tournant successivement vers différents groupes, il montre que certains d'entre eux, par exemple les paysans, vivent dans un décalage temporel par rapport au temps présent, ce qu'il appelle une "non-contemporanéité". Il apparaît alors que la société est composée d'une pluralité de temps en lutte pour constituer une temporalité dominante. "Tous ne sont pas présents dans le même temps présent". Il discerne également, derrière la raison instrumentale en rapport avec la technique moderne et qui triompherait avec le nazisme, une irrationalité, véritable tohu-bohu idéologique, nourri d'occultisme et d'archaïsme. Ces thèses sont à comparer avec celles du sociologue G Gurvicht sur la pluralité des temps sociaux, et avec celles de Neumann sur l'irrationalité nazie : ce dernier se refuse à parler à son sujet d'un Etat totalitaire dans la mesure où l'Etat reste une figure de la raison. Il préfère donc définir le nazisme comme un non-Etat.

Présentation et traduction de Jean Lacoste.

Ernst Bloch (1885-1977) a très tôt adhéré au socialisme et a fait campagne contre le militarisme prussien. En 1915, il part pour la Suisse où, pendant toute la guerre, il défend des positions anti-impérialistes. Rentré en Allemagne, il publie en 1918 L'Esprit de l'utopie, un des grands livres du marxisme non orthodoxe. En 1922, il publie sa thèse consacrée à Thomas Munzer. Il attaque de plus en plus violemment le nazisme et publie en 1935 L'Héritage de ce temps, ouvertement antinazi. Déchu de la nationalité allemande et exposé aux persécutions antisémites, il quitte l'Allemagne et part pour New York. A la fin de la guerre, il revient en Europe, en Allemagne de l'Est, et occupe la chaire Karl Marx à l'université de Leipzig. Il commence à faire paraître son opus magnum, Le Principe espérance (trois tomes, 1954-1959). D'abord salué par les autorités de la RDA, il est ensuite accusé de professer un marxisme hérétique et de "corrompre la jeunesse". En 1961, il quitte la RDA et achève sa carrière à l'université de Tübingen.

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Jean-Paul Curnier : La piraterie dans l'âme. Essai sur la démocratie

Nouvelles Editions Lignes - Janvier 2017


Démocratie et piraterie : pourquoi un tel rapprochement ? On aurait plutôt tendance à penser que la piraterie, monde des hors-la-loi, du crime et du pillage, est à l'exact opposé de la démocratie qui incarnerait, elle, le triomphe du droit. Que font donc ici, associés, les représentants respectifs de la morale et de l'immoralité ? On savait, depuis quelque temps déjà, et par les historiens, qu'au XVIIIe siècle, époque de son apogée aux îles Caraïbes, la piraterie se dotait d'une forme d'organisation assez exemplaire de ce que nous mettons sous le mot démocratie. Ce seul point méritait que l'on réfléchisse plus avant sur le sens d'un emprunt aussi inattendu. II fallait donc aller chercher plus loin la nature de cette association que dans la seule motivation des pirates : non plus du côté de la piraterie mais du côté de la démocratie cette fois-ci, de son histoire et de sa nature profonde. L'argument qu'avance ce livre procède d'un renversement complet de nos habitudes de penser. II tient en ceci : si la piraterie s'est faite si spontanément démocratique, c'est en réalité parce que c'est la démocratie qui a, en son essence, à voir avec la piraterie, avec la prédation et l'extorsion, et non l'inverse. C'est parce qu'elle a, en quelque sorte, la piraterie dans l'âme. Et cela, depuis ses origines jusqu'à nos jours.

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Bertrand Vergely : Traité de résistance pour le monde qui vient

Le Passeur - Janvier 2017



Bertrand Vergely propose une réflexion stimulante sur notre société qui mêle idéologie socialiste et consommation en poursuivant comme but une consommation qui pense bien et une bonne pensée qui consomme. Il s'appuie sur le texte retentissant de Vaclav Havel paru en 1978, Le pouvoir des sans pouvoirs, dans lequel ce dernier pressentait la fin du communisme mais aussi ce qui allait advenir : le post-totalitarisme qui nous gouverne aujourd'hui, ce mélange d'idéologie et de consommation apparu dans les années 80 avant la chute du mur de Berlin. 
Dans ce Traité de résistance à l'usage du monde d'aujourd'hui, Bertrand Vergely pose au lecteur trois questions fondamentales : qu'avons-nous fait de l'amour, prenant l'exemple emblématique du mariage pour tous ? Que faisons-nous de la société, c'est-à-dire sur quoi repose notre pacte social aujourd'hui ? Enfin, quelle est notre conception de l'Homme ? 
Pour le philosophe, la seule voie envisageable face à ce post-totalitarisme est de vivre pour la vérité, comme les poètes qui disent ce qui vient du plus profond d'eux-mêmes. Il défend avec ardeur un modèle de société dans lequel les gouvernements fondent leurs actions sur le vrai et non le pouvoir et l'argent.

Bertrand Vergely est philosophe. Il enseigne en classes préparatoires à Orléans, ainsi qu'à l'Institut Saint-Serge à Paris. Il est l'auteur d'un grand nombre d'ouvrages de philosophie générale et d'essais, parmi lesquels Petite Philosophie du bonheur (2002), Le Silence de Dieu (2006), Retour à l'émerveillement (2010), Deviens qui tu es (2014) et La tentation de l'Homme-Dieu (Le Passeur Editeur, 2015). Il a également coécrit avec Marie de Hennezel Une vie pour se mettre au monde (2010).


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samedi 28 janvier 2017

Bjarne Melkevik : Introduction à la Philosophie du Droit

Buenos Books - Janvier 2017


Notre imagination peut nous faire emprunter d’innombrables chemins, mais ceux que nous fait emprunter la philosophie du droit ne sont dédiés qu’aux esprits ouverts, critiques et réfléchis. Ce livre s’inscrit comme une initiation à l’étude de la philosophie du droit, en tant que domaine de réflexion et des interrogations juridiques. Les principaux thèmes abordés porteront sur un droit qui se veut moderne et démocratique. Cependant, nous le verrons, c’est un droit pour lequel il faut s’engager et militer pour, in fine, assurer son développement et contrecarrer toute régression antijuridique. Il ne s’agit pas ici de défendre un « être » ou un « devoir-être » (deux ontologies) du droit, et encore moins d’envisager une conception idéaliste et métaphysique du droit. L’objectif qui est ici recherché est non seulement d’arriver à raisonner (iusphilosophiquement parlant) sur une question juridique, mais également de réfléchir à la « meilleure » façon de concevoir le droit et de le réaliser comme tel, d’une façon raisonnable, saine et démocratique. Loin de nous l’idée de défendre ou de soutenir philosophiquement une « représentation du droit » soit-elle unidimensionnelle ou pluridimensionnelle, factuelle ou « normative ». Ex adverso, nous préférons nous mettre à la portée des individus intéressés, pour lesquels nous œuvrons à mettre en place une compréhension plus claire du droit. Cela nécessite un perpétuel «contrôle de la réalité» qui s’impose impérativement et de plus en plus dans la philosophie du droit, face à une prolifération contemporaine d’idéologies (et de plus en plus d’idéologies réactionnaires, fumistes et contre-productives), prêtes à prendre d’assaut le domaine juridique pour imposer leurs philosophies de pacotilles.

Bjarne Melkevik, docteur ès droit de Paris II, est professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université Laval (Québec). Il est auteur de Philosophie du droit 1 (2010) et 2 (2012), et Habermas, Légalité et Légitimité (2014). Chez Buenos Book International, il a publié Marxisme et philosophie du droit. Le cas Pasukanis (2010), Droit et l’agir communicationnel : Penser avec Habermas (2012) et Épistémologie juridique et déjà-droit (2015).

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Michel Juffé : Café Spinoza

Le bord de l'eau - Janvier 2017


Spinoza, né en 1632 et mort en 1677, n’a jamais été aussi vivant. Adulé par les uns, dénigré ou travesti par les autres, il reste mal connu. Pour le connaître mieux vaut l’aimer et pour cela devenir familier – sans chercher à le posséder. Considérer Spinoza comme un ami c’est converser avec lui, par exemple dans son atelier d’opticien. Atelier que nous imaginons devenir un café philosophique, où nous écoutons ses leçons, lui demandons son avis sur d’autres savants, passés ou futurs, sans souci d’anachronisme. Il y côtoie Épicure, Darwin, Nietzsche, Freud, Lévinas, quelques biologistes (Uexküll, Goldstein, Gould, Atlan). Il pense souvent à Descartes et à Hobbes. Il n’oublie pas, même s’il les rejette, les rabbins qui lui ont appris à lire et à écrire.
Ce livre, composé de douze épisodes, qui peuvent être lus chacun pour soi, a été conçu – et en bonne partie « testé » en groupe – pour aider le lecteur à entrer dans le cercle des amis de Spinoza.

Michel Juffé, philosophe, est l’auteur de Les fondements du lien social (PUF, 1995), La tragédie en héritage, de Freud à Sophocle (ESHEL, 1999), Expériences de la perte (direction d’un colloque de Cerisy, PUF, 2005), Sigmund Freud-Benedictus de Spinoza, Correspondance, 1676-1938 (Gallimard, 2016).

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Annie Hourcade : Le conseil dans la pensée antique. Les sophistes, Platon, Aristote

Hermann - Janvier 2017


Le conseil est un discours dont la finalité première n’est pas de transmettre un savoir, de dire le réel tel qu’il est, mais d’agir sur les âmes, par le biais de la persuasion, dans une visée avant tout pratique. En s’adressant à sa raison ou à ses affects, le conseil incite – ou dissuade – en effet celui qui l’écoute à agir ou à se comporter d’une certaine façon, dans son intérêt ou dans l’intérêt du groupe.
Une telle conception du discours, comme essentiellement tourné vers l’action, est susceptible de fournir un outil de compréhension privilégié pour aborder les pratiques et les orientations théoriques à l’œuvre dans le contexte ou dans le prolongement de l’émergence de la démocratie dans l’Athènes classique.
Dans cette perspective, le but de cette étude est triple : mettre en évidence les modalités de la naissance et de l’élaboration progressive du vocabulaire du conseil et de la délibération ; montrer que la problématique du conseil structure littéralement la réflexion de Platon et d’Aristote et éclaire d’un jour nouveau leur conception des rapports entre rhétorique, politique et philosophie ; souligner, enfin, qu’une réflexion sur l’activité de conseil et sur ce statut de conseiller que revendiquent sophistes, orateurs et philosophes, permet de mieux appréhender les différents aspects de leur inscription dans les pratiques politiques et éducatives de l’époque.

Annie Hourcade Sciou est maître de conférences habilité à diriger des recherches en histoire de la philosophie antique et en philosophie morale et politique à l'université de Rouen. Un de ses axes de recherche actuels est consacré à la problématique du conseil et de la délibération en histoire de la philosophie et à ses enjeux contemporains dans les domaines de la politique, de l'éducation et de l'éthique appliquée.

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jeudi 26 janvier 2017

Claude Lafleur : Le sujet "archéologique" et boécien. Hommage institutionnel et amical à Alain de Libera

Librairie Philosophique Vrin - Janvier 2017


Il y a d’abord un sujet unique concrétisé dans un homme d’exception, Alain de Libera, dont l’œuvre abondante et novatrice est également exceptionnelle, bien au-delà du champ pourtant déjà si étendu – millénaire – de la philosophie médiévale; il y a ensuite une institution, l’Université Laval (Québec), un sujet-support universitaire, qui a reconnu ces faits et en a témoigné par la remise d’un doctorat honoris causa, consolidant ainsi les liens d’amitié avec le sujet récipiendaire, au moment où, parallèlement, le philosophe médiéviste venait d’être nommé, au Collège de France, titulaire de la Chaire, recréée cinq décennies après le départ d’Étienne Gilson, d’Histoire de la philosophie médiévale; il y a aussi le sujet, si cher à la modernité, dont une archéologie philosophique, de manière insigne, met au jour, en le dégageant, le socle curieusement inversé sur lequel il repose suite à un renversement séculaire (les pages ici offertes fournissant, en guise d’un condensé original aux accents de biographie intellectuelle, un « compagnon » à la lecture éclairée du grand cycle de l’Archéologie du sujet); il y a enfin « la théorie dite du sujet unique » reconnue et examinée par le récipiendaire dans l’exposé boécien sur les universaux où elle est d’abord énoncée, en attendant que l’on réfléchisse encore (avec J. Carrier et C. Lafleur) sur cet unum subiectum, avec sa nécessaire neutralité – préfigurant (sans vouloir ainsi sacrifier « au mouvement rétrograde du vrai ») l’intuition husserlienne de l’essence pure (Wesensanschauung) – dans le Second commentaire sur l’Isagoge de Porphyre (en contraste avec le statut de paradigme « ontologique » de son équivalent, la simplex forma par ailleurs sommet cognitif, dans la Consolation de Philosophie), un sujet unique dont une interprétation nominaliste (inspirée à C. Panaccio par Ockham et Buridan) admet la possibilité logico-grammaticale ou la bivalence ontologico-sémantique, la perspective ockhamiste, prioritairement développée ici, pouvant facilement se voir attribuer, pour une partie, un prodrome abélardien. Voilà un aperçu des principaux éléments humains, institutionnels, historiques et conceptuels qui composent ce dossier philosophique contextuel et textuel, complété : par une étude (signée J.-M. Narbonne) identifiant un « nouveau sujet », fictionnel, pour la Poétique d’Aristote; par un retour, sous forme de notes critiques « vintage », sur les deux ouvrages libéraniens intitulés La philosophie médiévale (l’un thématique, l’autre chronologique); et ultimement par une Bibliographie, ainsi qu’un Index des noms, visant à permettre une efficace et féconde consultation de cet ensemble historico-herméneutique stimulant pour la pensée.

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Mark Alizart : Informatique céleste

PUF - Janvier 2017 - Perspectives critiques


Que sait-on de l'informatique ? Simple savoir technique lié à l'invention des ordinateurs, elle ne serait rien de plus que ce pour quoi nous leur sommes désormais asservis. Du moins, c'est ce que veut le cliché. Et s'il était faux ? Et si, bien loin de n'être que le langage de notre asservissement, l'informatique était celui de notre libération ? Mark Alizart n'hésite pas à défendre la thèse selon laquelle l'informatique, pourvu qu'on accepte d'en retracer les origines théologiques oubliées et les connexions inattendues avec les pensées les plus spéculatives de l'histoire de la philosophie, est ce qui permet enfin de répondre au constat célèbre, jadis formulé par Martin Heidegger. « Seul un Dieu peut encore nous sauver », vraiment ? Et si ce Dieu n'était nul autre que l'informatique elle-même ?

Mark Alizart est philosophe. Il est l'auteur de Pop Théologie (Puf, 2015)

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Refik Güremen et Annick Jaulin (dirs.) : Aristote, l'animal politique

Publications de la Sorbonne - Janvier 2017 - Philosophie


Les études, ici rassemblées, portent toutes sur l'assertion célèbre de la Politique d’Aristote (Politique I, 1-2), selon laquelle « l’être humain est un animal politique ». Elles prennent en compte les éventuels effets du « tournant biologique » sur la fameuse formule aristotélicienne, « l’être humain est un animal politique par nature », et en explorent les implications.
L’analyse répétée des mêmes passages permet de remettre la formule de l’animal politique dans son contexte, ce qui est le premier effet attendu de cette publication. L’objectif est de défaire la proposition étudiée de son statut d’énoncé absolu ou, pire encore, de slogan, pour en montrer les inflexions et les conditions.
Un consensus semble bien s’établir entre les différents auteurs sur l’impossibilité d’une lecture réductionniste de la thèse de l’animal politique humain.

Sommaire

Présentation
Annick Jaulin et Refik Güremen

Y a-t-il une sociobiologie aristotélicienne?
Pierre Pellegrin

Aristotle's Arguments for his Political Anthropology and the Natural Existence of the Polis
Manuel Knoll

Vivre et bien vivre. L'« animal politique par nature » en Politiques I, 2 et III, 6
David Lefebvre

La nature de l'animal politique humain selon Aristote
Annick Jaulin

Animal politique, animal pratique. La thèse de « l’animal politique » dans les traités éthiques d’Aristote
Pierre-Marie Morel

L’être humain, animal précaire. Eukhê chez Aristote
Ömer Aygün

Index locorum
Index nominum
Auteurs

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Emile Jalley : Critique de la raison philosophique. Première partie. La preuve par l'ordre et la mesure - Tome 1

L'Harmattan - Janvier 2017 



« Notre livre peut se lire selon quatre « preuves » indépendantes bien que complémentaires : preuve cartésienne selon l'ordre et la mesure (tome 1), preuve kantienne-hégélienne selon l'histoire de la philosophie (tomes 2 et 3), preuve scientifique selon la psychologie de l'enfance (tome 4), enfin preuve populaire prise dans l'espace médiatique (tome 5). La philosophie française avait été, depuis 1939 au moins, la plus productive au monde. Mais dès les années 1980, elle s'est laissé détourner vers une philosophie de poche, par le chemin anglo-américain d'une anti-dialectique contre nature. Bien au contraire, la psychologie développementale européenne (Freud, Wallon, Piaget) lui démontrait depuis près d'un siècle (1900-1980) l'exemple d'une dialectique naturelle de l'esprit, d'abord binaire, puis ternaire dès l'âge de raison (7 ans). Dialectique dont le noyau rationnel — structure et histoire — a été utilisé en fait, selon des modèles différents, mais depuis toujours par presque toutes les philosophies occidentales connues. Le savoir humain est comme un arbre, dont les racines puis le tronc sont les savoirs sur l'esprit inconscient et conscient, les branches qui sortent de ce tronc étant les sciences formelles, les sciences de la nature et les sciences de l'homme, le feuillage de l'arbre se formant alors de l'entrelacement de leurs applications techniques et pratiques particulières. D'emblée, les applications pédagogiques iraient de soi : évidence des notions et des définitions, analyse subordonnée à la synthèse, totalisation en spirale amplifiante. Les cinq volumes peuvent se lire séparément. » 

Emile Jalley est agrégé de philosophie, professeur émérite de psychanalyse et d'épistémologie à l'Université de Paris-XIII Villetaneuse.

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Richard Rorty : La philosophie et le miroir de la nature

Seuil - Janvier 2017 - L'ordre philosophique


La Philosophie et le Miroir de la nature (1979), maître ouvrage du philosophe Richard Rorty, constitue un tournant majeur de la pensée du xxe siècle. Il propose une critique ambitieuse et audacieuse de la conception "spéculaire" de l'esprit humain, de la connaissance et de la philosophie, conception qui s'initierait à l'époque de Descartes et Locke et se perpétuerait jusque dans les principaux courants de la philosophie contemporaine, notamment dans la philosophie analytique. Penser l'esprit comme le "miroir" de la nature, la connaissance comme la production de "représentations privilégiées" du monde et la philosophie comme une "théorie générale de la connaissance", telles seraient les trois étapes d'une même tendance conduisant au "gel" de la culture occidentale et à l'oubli de la contingence des jeux de langage, de la diversité des paradigmes de la vie humaine et de la richesse des versions alternatives du monde. Repenser la philosophie comme une pratique ouverte de la conversation, de l'interprétation et de la redescription : tel est l'enjeu principal d'une interrogation sur les présupposés de la pensée "spéculaire". Richard Rorty (1931-2007) est l'une des figures centrales de la philosophie américaine contemporaine. Enseignant à l'université de Princeton, de Virginie et de Stanford, il fut à l'origine du renouveau du pragmatisme durant la seconde moitié du xxe siècle et contribua fortement à la remise en cause des principaux dogmes de la philosophie moderne et contemporaine. Traduit de l'anglais par Thierry Marchaisse Celle nouvelle édition de L'Homme spéculaire, préfacée par Olivier Tinland, restitue à l'ouvrage son titre original, Philosophy and the Mirror of Nature.

Richard Rorty (1931-2007) est considéré comme l'un des représentants majeurs de la pensée pragmatique contemporaine. Il est notamment l'auteur de Contingence, ironie et solidarité (Armand Colin, 1997) et de Conséquences du pragmatisme (Seuil, 1999).

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vendredi 20 janvier 2017

Robert Nadeau (dir.) : Philosophies de la connaissance

PU de Montréal - Janvier 2017


Que signifie connaître ou savoir ? Cette redoutable question née avec la philosophie elle-même reste toujours cruciale aujourd'hui. Et, comme le montre la longue histoire de la théorie de la connaissance, de Platon et Aristote aux théoriciens cognitivistes contemporains, on y a répondu diversement. A chaque époque, des penseurs ont contribué magistralement à développer cette discipline, que ce soit par des analyses poussées et souvent techniques ou par les débats suscités par leurs arguments. Chacun des dix-neuf chapitres de cet ouvrage expose en détail une pensée qui a fait date et la situe dans le contexte qui l'a vue naître.

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Wilhelm von Humboldt et Jean-Pierre Abel-Rémusat : Lettres édifiantes et curieuses sur la langue chinoise

Presses Universitaires du Septentrion - Janvier 2017 - Collection : Problématiques philosophiques


A partir de la contestation par Rémusat des premières tentatives de Humboldt pour esquisser une typologie des langues, une discussion passionnante sur la diversité des langues s'engage entre eux. Elle constitue une introduction remarquable à la pensée de Humboldt sur le langage, que l'on voit s'élaborer ici, ainsi qu'à la naissance de la sinologie.

Avertissement

Denis Thouard
Humboldt, Abel-Rémusat et le chinois : la recherche de la correspondance

Jean Rousseau
La question du chinois dans la théorie de Humboldt

I. la discussion publique

Humboldt, Sur la naissance des formes grammaticales et leur influence sur le développement des idées
(traduit par Denis Thouard)

Jean Rousseau
Note sur les langues indiennes citées par Humboldt

Abel-Rémusat, Compte rendu de Sur la naissance des formes grammaticales de Humboldt

Humboldt, Lettre à Monsieur Abel-Rémusat sur la nature des formes grammaticales en général et sur le génie de la langue chinoise en particulier
Abel-Rémusat, Observations sur quelques passages de la lettre précédente

Silvestre de Sacy, Notice de l'ouvrage intitulé Lettre à M. Abel-Rémusat

II. la correspondance

Lettres de Humboldt à Abel-Rémusat (1824-1831)
(éditées par Jean Rousseau)

Appendices
Index des noms
Index des langues
Index des notions

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Pierre Ponchon : Thucydide philosophe. La raison tragique dans l'histoire

Editions Jérôme Millon - Janvier 2017 - Collection : Horos


La Guerre du Péloponnèse est un livre étrange, au statut indéterminable. Devenu le paradigme du livre d’histoire, il n’en est pourtant pas un, le récit historique n’y étant pas une fin, mais seulement un moyen. Si son objet est la politique, il ne se pose pas les problèmes classiques dans la philosophie ancienne, à savoir la question du meilleur régime ou la recherche du régime le plus favorable à la vertu. Plus étrange, il ne traite pas principalement de l’action des citoyens dans leur cité, mais s’intéresse presque exclusivement aux relations internationales. Ce faisant, il ouvre pourtant une voie originale dans la pensée occidentale. En Thucydide se croisent deux figures : un précurseur de la branche réaliste de la philosophie politique et une figure majeure de la rationalité tragique.

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jeudi 19 janvier 2017

Pierre Gisel : Qu'est-ce qu'une tradition?

Hermann - Janvier 2017 - Le Bel Aujourd'hui


Les sociétés contemporaines tendent à ne plus connaître que les réalités individuelles et une perspective générale hors déterminations spécifiées. D'où la mise à l'écart de toute tradition, religieuse ou culturelle, et un refoulement de ce qui les portait. Cet ouvrage entend promouvoir une reconnaissance de la pluralité des voies de l'humain, mais sans juxtaposition communautariste, et préconise la mise en place de conditions de confrontations sur fond de différends fructueux et d'hétérogénéité foncière. C'est peut-être notre seule chance pour l'avènement de chacun et un renouvellement social. Cela passera par des enjeux à faire réapparaître à l'encontre d'insidieuses neutralisations, et requiert des régimes de raison divers mais tous développés suivant un mode de rationalité publique. Sont ici en cause nos identités, nos rapports au passé et nos imaginations d'avenir, ainsi que ce qui nous y mobilise.

Pierre Gisel est professeur honoraire de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l'université de Lausanne. Il travaille au croisement des sciences des religions, de la tradition théologique et des comparaisons interreligieuses.

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Catherine Volpilhac-Auger : Montesquieu : une histoire de temps

ENS Editions - Janvier 2017 - La Croisée des chemins


Redécouvrir Montesquieu, en son temps et dans le temps long de l'histoire : les œuvres clés du siècle des Lumières, Lettres persanes, L’Esprit des lois, Considérations sur les Romains, prennent tout leur sens si l’on prend en compte à la fois leur dimension littéraire, politique, philosophique, historique, juridique. Des temps forts de l’histoire, comme la découverte des Indes par Alexandre, le voyage africain d’Hannon ou l’invasion de l’Europe par les Huns, la prise de pouvoir par Auguste et le long règne de Justinien, révèlent la puissance de l’esprit humain et la faiblesse des sociétés soumises au pouvoir d’un seul. L’histoire, ancienne ou récente, devient le champ d’action privilégié de la pensée politique, tout en révélant la place infime de l’individu à l’échelle des siècles et des nations. À travers ce monde sans héros, régi par des causes générales et profondes, apparaissent les qualités maîtresses d’un écrivain philosophe : la liberté de l’esprit et l’acuité du regard, révélées par la succession des lectures, parfois contradictoires, qui en ont été données.

Sommaire

Introduction
I. Les Lettres persanes ou le temps de la fiction
1. « J'ai vu »
2. Les Lettres persanes : une histoire de suicide et de twist
3. Pour en finir avec la « chaîne secrète » des Lettres persanes

II. Entre passé et présent : le temps des Romains
4. De Rome aux Romains, le passé au présent
5. D'Octave à Auguste : le début de la fin
6. De Rome à l'Europe : la biche des Palus-Méotides
7. Les Romains, quelques siècles plus tard

III. De l'Antiquité à L'Esprit des lois : le pouvoir et les savoirs
8. Montesquieu et l'impérialisme grec : Alexandre ou l'art de la conquête
9. De l'Antiquité à Pierre le Grand : la mer Caspienne vue de France au xviiie siècle
10. De la Collectio juris à L'Esprit des lois : Justinien au tribunal de Montesquieu
11. L'Antiquité, lointaine ou proche ? Montesquieu et le Périple d'Hannon

IV. Au-delà de l’histoire
12. Les deux infinis. Montesquieu historien des catastrophes ?
13. Comment écrire l’histoire ?
14. Montesquieu et l’histoire : une occasion manquée ?
15. Tocqueville et Montesquieu : récrire l’histoire ?

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Axel Honneth : Critique du pouvoir

La Découverte - Janvier 2017 - Collection : Théorie critique


Cet ouvrage est de première importance pour les sciences et la philosophie sociales. Au travers d'un panorama d'ensemble de toute la tradition de la Théorie critique, de Max Horkheimer à Jürgen Habermas, Axel Honneth y élabore en effet les linéaments d'un chemin conceptuel propre tout en tirant certaines conséquences déterminantes pour la suite de son travail, lequel l'a conduit par la suite à l'élaboration de sa désormais célèbre théorie de la " reconnaissance sociale ". C'est aussi dans Critique du pouvoir qu'Axel Honneth développe son importante critique à l'encontre de la conception irénique de la société de Habermas, en insistant sur la nécessité de développer une théorie du conflit et de la lutte. 
Mais cet ouvrage offre surtout une lecture tout à fait singulière de l'œuvre de Michel Foucault, dont il inscrit la contribution dans la filiation de la Théorie critique de l'École de Francfort. La relation entre Foucault et la Théorie critique, souvent évoquée sans être vraiment discutée, trouve ici une explicitation remarquable. En Allemagne, Critique du pouvoir a joué un rôle essentiel dans la réception de l'œuvre de Foucault, dans le contexte polémique de la tension entre Habermas et le postmodernisme français.

Né en 1949, Axel Honneth est philosophe et sociologue, professeur à la Johann Wolfgang Goethe Universität de Francfort, où il a succédé à Jürgen Habermas, et directeur de l'Institut für Sozialforschung. Il est l'auteur de nombreux ouvrages de philosophie sociale, dont La Société du mépris (La Découverte, 2006), Un monde de déchirements (La Découverte, 2013) ou Le Droit de la liberté (Gallimard, 2015).

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mercredi 18 janvier 2017

Marlène Zarader : Lire Vérité et méthode de Gadamer

Vrin - Janvier 2017 - Bibliothèque d’Histoire de la Philosophie


Pourquoi lire Vérité et méthode? Parce qu’il constitue l’un des livres majeurs de la philosophie contemporaine; mais aussi parce que, par les débats qu’il a suscités, il renvoie à l’ensemble de celle-ci.
La présente étude poursuit donc un double objectif. Le premier est d’offrir un commentaire de l’intégralité du texte. Il s’agit de le suivre pas à pas, dans sa littéralité, afin d’aider le lecteur à s’y retrouver dans ce livre foisonnant : en comprendre les concepts, apprendre à circuler dans l’ouvrage sans s’y perdre, en identifier les lignes de force. Ce patient travail de déchiffrement est le seul moyen d’éviter les lectures hâtives, qui s’orientent sur ce qu’elles supposent être les « réponses » de l’auteur, sans faire le partage entre ce qui relève d’une analyse des phénomènes et ce qui relève d’une prise de position à leur égard. Le second objectif est de restituer les multiples dialogues indissociables de Vérité et méthode, qu’ils soient intérieurs à l’œuvre (les philosophes auxquels Gadamer se réfère prioritairement) ou postérieurs à celle-ci (les multiples interprétations et critiques auxquelles cette œuvre a donné lieu, et qui en constituent comme un prolongement).
On espère que ce travail centré sur un seul livre ouvrira quelques aperçus sur l’œuvre entière de Gadamer, plus largement sur ce courant qu’est l’herméneutique, et plus largement encore qu’il pourrait faire office de table d’orientation dans le champ multiforme de la philosophie contemporaine. L’herméneutique n’y représente qu’une option possible. Mais le fait d’approfondir celle-ci peut permettre d’identifier les autres, en conduisant à mieux comprendre la question avec laquelle tout le XXe siècle a été en débat, et qu’on désigne communément comme celle de la crise de la raison.

Marlène Zarader est Professeur à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3.
Préface de Jean Grondin.

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Romain Arnoux : Éthique de la responsabilité. Enquête philosophique au coeur des enjeux contemporains

Hermann - Janvier 2016 



Avec l’extension du domaine du risque, consécutive aux avancées technologiques de tous ordres et à l’amplification des échanges à l’échelle planétaire, chacun porte désormais une responsabilité étendue, dans l’espace et le temps. Cette situation inédite, génératrice de nouveaux questionnements éthiques, met en lumière un paradoxe : bien qu’essentielle dans un tel contexte, la notion de responsabilité semble avoir perdu de son sens et de sa clarté, comme dissimulée derrière la multiplicité de ses occurrences. Il devient ainsi décisif d’interroger à nouveau ce concept : qu’est-ce que la responsabilité ? Comment prendre une décision responsable et trouver son chemin dans ce labyrinthe d’obligations morales, juridiques, économiques, environnementales, politiques, sociales et sociétales ? Analysant à la fois les fondements philosophiques de la responsabilité et ses récentes métamorphoses, cet essai introduit autant à l’éthique appliquée, notamment dans le domaine des affaires et du management, qu’il suggère une nouvelle forme de sagesse pratique, singulière et incarnée, centrée sur l’exercice quotidien de vertus adaptées aux enjeux du monde contemporain.

Romain Arnoux est docteur en philosophie et titulaire d’un double master en administration des entreprises et en gestion des ressources humaines. Il exerce son activité professionnelle au sein de directions d’entreprises, animé par le souci de promouvoir, dans la définition et la mise en œuvre de leurs stratégies, une éthique humaniste basée sur la notion de responsabilité.

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François Jullien : Une seconde vie

Grasset - Janvier 2017 - Essai


Quand on avance dans la vie, il est une question qu’on ne peut plus, peu à peu, ne pas se poser : pourquoi est-ce que je continue de vivre ?
Cette question, on peut la maintenir au niveau bas du développement personnel, affublé en « sagesse », et du marché du bonheur.
Ou bien l’affronter philosophiquement pour y chercher une issue plus ambitieuse qui soit la promotion d’une « seconde » vie.
Une seconde vie est une vie qui, du cours même de la vie, se décale lentement d’elle-même et commence de se choisir et de se réformer.
Pour y accéder, il faudra penser ce que sont des vérités, non pas démontrées, mais décantées à partir de la vie même ; ou comment, de l’expérience accumulée, on peut à nouveau essayer ; ou comment la lucidité est ce savoir négatif (de l’effectif) qui nous vient malgré nous, mais qu’on peut assumer ; ou comment la vie peut ouvrir, non sur une conversion, mais sur une vie dégagée.
Ou comment un second amour, fondé, non plus sur la possession, mais sur l’infini de l’intime, peut débuter.
Puis-je, non plus répéter ma vie, mais la reprendre, et commencer véritablement d’exister ?

François Jullien, philosophe, helléniste et sinologue, est titulaire de la chaire sur l’altérité à la Fondation Maison des sciences de l’homme. Il est l’un des penseurs contemporains les plus traduits dans le monde.

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mardi 17 janvier 2017

Zhenzhen Guo : Pensée chinoise et raison grecque

  • Editions Universitaires de Dijon - Janvier 2017 -  Histoire et philosophie des sciences


Après avoir longtemps méconnu, voire dénigré la pensée chinoise, l'Occident avait fini par la reconnaître et même la célébrer. Ces dernières années, un débat s'était instauré, au sujet de la spécificité chinoise, qui tendait à minimiser l'altérité de ce pays, voire même celle de sa langue et de son écriture. Cependant, les étonnants écarts entre le comportement et le raisonnement des deux cultures, occidentale et chinoise, montrent que les différences persistent malgré la forte volonté de se rapprocher, et il faut bien reconnaître que la compréhension mutuelle ne va jamais de soi. La recherche des raisons de ces différences pousse à trouver l'origine de l'altérité non dans des causes matérielles ou économiques mais dans l'existence de formes différentes de rationalité. Ce sont ces formes que le livre étudie à propos de la représentation de la nature, du temps, de la logique ou des mathématiques.

Zhenzhen GUO est docteur en Philosophie de l'université Lyon 3 et actuellement en postdoctorat à l'Université Tsinghua en République Populaire de chine. Elle est spécialiste de philosophie de la nature et des rapports entre les rationalités de Chine et d'Occident. Auteur d'une vingtaine d'ouvrages de philosophie des sciences et des techniques, Daniel Parrochia, professeur émérite à l'université de Lyon est l'un des principaux représentants actuels de l'épistémologie française de tradition bachelardienne.

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Philosophie N°132 - Ricoeur

Editions de Minuit - Janvier 2017


Camille Riquier et Michaël Foessel
Présentation. Paul Ricoeur, le conflit et l affirmation

Dominique Pradelle
Ricoeur lecteur de la phénoménologie transcendantale : entre idéalisme et engagement ontologique

Julien Farges
L'héritage de Gabriel Marcel :
Paul Ricoeur et la question des limites de la phénoménologie Camille Riquier
Ricoeur en « contrepartie » de Merleau-Ponty : un prolongement philosophique ?

Jean-Claude Monod
Y a-t-il une « me moire juste » ?
De la phénoménologie du souvenir à la Historikerstreit

Mariana Larison
L'imaginaire et ses lieux communs

Christian Berner
Le monde, le texte et le dialogue. Le sens de l'herméneutique de Ricoeur

Jérôme de Gramont
Le récit gardien du monde

Sylvain Roux
Éthique et ipséité :
Aristote dans la pensée de Paul Ricoeur
Philippe Capelle-Dumont
Paul Ricoeur et la théologie

Claire Marin
Penser la souffrance avec Paul Ricoeur

Marc Faessler
Le défi du mal
La méditation philosophique de Ricoeur à l'épreuve du tragique

Myriam Revault d'Allonnes
Souci de soi, souci du monde

Denis Kambouchner
Ricoeur, philosophie en acte

Note de lecture

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Michel Fabre : Qu'est-ce que problématiser ?

Librairie Philosophique Vrin - Janvier 2017 - Collection : Chemins philosophiques


Le but de cet ouvrage sera de tenter, par-delà les usages communs et souvent maladroits du vocabulaire du problème, une définition rigoureuse de la notion de « problématisation » qui en dévoile les enjeux philosophiques. À quoi reconnaît-on que l’on a affaire à une problématisation véritable? Nous proposerons quatre critères. Problématiser c’est : a) l’examen d’une question; b) par une pensée articulant données et conditions du problème, dans un cadre déterminé; c) par une pensée qui se surveille elle-même; d) dans une perspective heuristique.
L’étude de Ménon, ce contre-exemple instructif et celle de Logique. Théorie de l’enquête de John Dewey, permettent de préciser les caractéristiques de la démarche de problématisation ainsi que son intérêt.

Michel Fabre est professeur émérite de philosophie de l’éducation, chercheur au centre de recherche sur l’Éducation de l’université de Nantes (CREN) et président de la Sofphied (Société francophone de philosophie de l’éducation).

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lundi 16 janvier 2017

Paulo Jesus, Gonçalo Marcelo et Johann Michel (dirs;) : Du moi au soi. Variations phénoménologiques et herméneutiques

PU de Rennes - Janvier 2017


Le pari de cet ouvrage est d’explorer les facettes multiples à travers lesquelles se donne le soi. Parler de soi plutôt que de moi implique une rupture franche avec les philosophies qui placent le sujet humain en position fondatrice. Le soi est moins une « chose » qu’un mode d’être ; le soi n’est pas une donnée mais une conquête dont le devenir est en partie indéterminé. C’est donc sous le signe des épreuves (authenticité, multiplicité…) qu’il faut penser les variations phénoménologiques et herméneutiques sur le soi.


Paulo Jesus est chercheur au Centre de philosophie de l’université de Lisbonne.
Gonçalo Marcelo est chargé de cours à Católica Porto Business School (Universidade Católica do Porto) et chercheur postdoctoral au Centro de Estudos Clássicos e Humanísticos da Universidade de Coimbra.
Johann Michel est professeur des universités (université de Poitiers), membre de l’Institut universitaire de France, et chercheur statutaire au CEMS/EHESS/Paris.

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Clayton Peterson : De la logique des obligations, des permissions et des interdictions. De von Wright à aujourd'hui

PU Montréal - Janvier 2017 - Collection : Paramètres


La logique déontique s'applique aux discours éthiques et juridiques et s'attache à ce qu'il convient de faire dans une situation donnée en regard de ce qui est obligatoire, permis ou interdit. Elle peut être vue comme l'analyse de la structure des inférences normatives, c'est-à-dire des rapports entre les vérités admises. Formaliser un discours permet en effet de mieux en saisir toutes les relations.
Fruit d'une revue exhaustive de la littérature scientifique, ce livre présente les travaux les plus importants de ce domaine regroupés par sujets, méthodes et objectifs. On y aborde les problèmes et les paradoxes habituels, les notions de base formelles, ainsi que les divers courants qui animent cette discipline en les comparant entre eux. L'auteur s'adresse à un public qui montre un intérêt pour l'analyse des raisonnements éthiques et juridiques ainsi qu'aux étudiants en philosophie, en mathématiques, en informatique, en sciences humaines et en droit.

Clayton Peterson est chercheur postdoctoral au Munich Center for Mathematical Philosophy. Il est titulaire d'un doctorat en philosophie de l'Université de Montréal. Il a publié aux PUM Pensée rationnelle et argumentation (2013).

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