Les nouveaux désobéissants sont-ils de dangereux « hors-la-loi » qu’il convient de traiter et de sanctionner en tant que tels ou, au contraire, sont-ils des « citoyens » exemplaires dont le courage favorise la démocratisation de nos institutions ? La citoyenneté est-elle compatible avec la désobéissance et, si oui, à quelles conditions, jusqu’où et dans quel but ?
Au cours des trente dernières années, le centre de gravité de la contestation sociale s’est progressivement déplacé du répertoire des actions légales (vote protestataire, syndicalisme, grève, manifestation, pétition) vers des modes d’action qui outrepassent de plus en plus fréquemment les frontières de la légalité (pirates informatiques, zadistes, manifestations interdites, désobéissants civils). Si ces pratiques nouvelles mobilisent les milieux politiques, médiatiques et judiciaires, les sciences sociales et la philosophie politique sont en revanche restées discrètes sur la question. Le présent ouvrage entend combler ce manque. Loin de menacer la démocratie, la désobéissance civile lui confère un nouveau souffle.
Considérer les nouveaux désobéissants comme des « citoyens » plutôt que comme des « délinquants » ou des « fossoyeurs de l’ordre public » contribue au renforcement de la démocratie. George Bernanos n’écrivait-il pas déjà, à l’orée de la Seconde Guerre mondiale : « Il faut beaucoup d'indisciplinés pour faire un peuple libre » ?
Manuel Cervera-Marzal (né en 1987) est diplômé de Sciences Po Paris et Docteur en science politique. Il enseigne actuellement à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il est notamment l'auteur de Miguel Abensour, critique de la domination, pensée de l'émancipation (Sens et Tonka, 2013), Gandhi. Politique de la non-violence (Michalon, 2015) et Pour un suicide des intellectuels (Textuel, 2016). Il a publié une quinzaine de tribunes d'opinion dans la presse nationale (Le Monde, Libération, Rue 89, L'humanité, La croix).
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