La génération ou la reproduction est la venue au monde de l'être vivant. Ce phénomène pose de redoutables problèmes aux savants classiques (XVII°-XVIII° s.). Il s'agit d'abord de savoir son mode de production qui varie selon les règnes, les genres et les espèces, allant du plus simple au plus complexe. Mais les savants s'y arrêtent à la distinction de deux formes principales : l'une singulière, l'autre binaire ou duelle. La première est observée chez les végétaux et certains genres d'insectes ou d'animaux inférieurs qui se reproduisent par division. La seconde apparaît chez les animaux supérieurs et nécessite le concours de deux individus. Cette dualité étonne les savants de l'époque qui cherchent à comprendre la part qui y revient à chacun des parents, la manière dont se fait le mélange, si mélange il y a, ce qui en résulte, etc. Consacré au courant qui expliquait la génération par la préexistence des germes, le présent ouvrage étudie les réponses que ce courant apportait à ces questions : où se trouvent ces germes ? Que leur apporte la fécondation ? Quels changements sont-ils appelés à connaître dans leur venue à la vie sensible ? Quelles conséquences en résulte-t-il sur le statut de l'espèce, etc. On montre ici comment ces interrogations et ces débats ont conduit du fixisme de l'époque à l'évolutionnisme d'aujourd'hui.
Amor Cherni est professeur de philosophie à l'Université Blaise Pascal à Clermont-Ferrand et a l'Université de Tunis.
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