À quelles conditions penser une action sociale émancipatrice de l’art et de la littérature à l’heure du capitalisme
mondialisé ? Comment décrire les opérations de déplacement, transformation, collage et appropriation auxquelles procèdent les pratiques artistiques ? Quelles peuvent être leurs conséquences collectives et publiques ?
Faisant le pari d’une approche interventionniste de l’art et de l’esthétique, ce volume reconnecte les instruments d’analyse hérités du pragmatisme philosophique (Dewey, Wittgenstein, Goodman, Rorty, Shusterman) et ceux de la théorie critique (Marx, Benjamin, Adorno, Jameson) afin d’explorer l’interface articulant des implémentations (des activations d’œuvres, des recontextualisations d’opérations dans l’espace social) et leurs effets sur les implantations (des croyances, habitudes et schémas d’action qui sont comme incrustés dans nos pratiques et en dessinent le paysage).
En lieu et place d’une série d’objets fétiches, ces essais reconçoivent l’art comme « concept essentiellement contesté » : un ensemble non prédéfini d’activités consistant à réagencer, amplifier, redistribuer des processus et capacités ordinaires, et à reconfigurer la géographie de nos usages, formats et institu-
tions. Olivier Quintyn attaque les définitions essentialistes de l’art au profit d’une conception externaliste, exemplifiée ici par la poésie contemporaine de Manuel Joseph, les dispositifs de La Rédaction, « l’écologie de l’art » de Franck Leibovici ou l’esthétique « minimale » de Jean-Pierre Cometti.
« En somme, ce livre plaide pour que l’art et la théorie esthétique contribuent à produire des instruments disruptifs de critique autant que des instruments constructifs de solidarité. »
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