Dionys Mascolo naît en 1916 dans une famille d’immigrés italiens. Lecteur chez Gallimard, il entre dans la résistance pendant l’occupation, et fait partie du « groupe de la rue Saint-Benoît » autour de Marguerite Duras – qu’il épousera après la guerre. Il entrera là en contact avec Robert Antelme, Edgar Morin, Merleau-Ponty, Claude Roy. À la libération, il participe, avec François Mitterrand, au rapatriement d’Antelme, mourant au camp de Dachau. Il adhère au PCF EN 1946, mais très vite il est rebuté par la rigidité de l’appareil. Il est exclu du parti en 1950, avec Duras et Antelme. Il écrit en 1953 Le Communisme, où il expose sa conception d’un communisme différent. Anticolonialiste convaincu, il coécrit avec Maurice Blanchot le texte de la Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie (le « Manifeste des 121 ») dont le retentissement est énorme. En mai 68, il crée avec Blanchot un Comité d’action étudiants-écrivains dont plusieurs textes sont présentés dans notre livre. Jusqu’à la fin (1997) il écrit et milite pour « un communisme de pensée ». Le livre présente une série de textes dont les plus remarquables sont son étude sur Saint-Just, sa réflexion sur Nietzsche et les textes de 68 sur les comités d’action. Tout son travail se situe dans l’optique d’un autre communisme, différent du communisme objectif et purement rationnel qui était dominant à l’époque. Sa conception d’une version sensible a eu une grande influence, en particulier sur les Situationnistes et Guy Debord. Mascolo ne cherchait pas la célébrité, et aujourd’hui encore, son rôle est largement méconnu. Ce recueil met en évidence son talent et son engagement.
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