lundi 1 avril 2019

Georges Botet Pradeilles & Anne-Laure Galtier : Le psychanalyste dans la cité

Editions Ovadia - Mars 2019


Nous communiquons, souvent follement, par la plainte, la justification, la démonstration, la provocation et la séduction (avoir raison !). Nous adhérons sans réflexion à ce qui nous plaît dans les propos, les objets, tout ce qui nous attire et nous devient plus-value affichable. La gratification fugace masque les peurs ancestrales, l’héritage des redoutables secrets de famille et le sentiment commun de culpabilité et d’impuissance face à l’étrangeté du monde. Face à l’angoisse de nos limites et de notre finitude il faut cristalliser notre pensée entre espoir et menace sur nos « objets » phobiques ou fétiches. Comme les primitifs qui nous précédèrent, il nous faut alors sacraliser un espace totémique idéalisé et rituel borné de tabous protecteurs .
Mais voici la psychanalyse autorisant les jeux du rêve. L’imaginaire peut errer, tracer et énoncer à sa guise combinant à l’infini les idées, les signes et les mots jusqu’à échapper aux normes et aux emprises. Voici naître l’esthétique, l’humour, l’élégance et même le panache. Le mythe infantile de chacun prend sens, s’énonce, peut s’écrire et chasse les vieux fantômes des héritages bornés. Les défenses répétitives s’effacent dans cette liberté d’énonciation comme dans les retraites spirituelles, les voyages aventureux et les longues incarcérations politiques… L’aliénation aux idéalismes sociaux et les hypothèques intimes se dissipent. La liberté de dire, l’audace de faire et même la tolérance à l’étrangeté d’autrui, nous font surprise. On n’en devient pas moins fou ou souffrant, mais moins sot et moins anxieux de la confrontation à une réalité rarement complaisante. Le peintre Dali et le psychanalyste Lacan nous suggèrent cette libération de l’emprise, toujours perverse, des systèmes quels qu’ils soient. L’assujettissement aux pouvoirs quotidiens, domestiques ou sociaux devient alors plus léger .

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