Le seul équivalent du mot "paideia" que l’on peut proposer est « culture grecque », cette culture dont la transmission demeura à l’ordre du jour tout au long des vingt-cinq derniers siècles. Dans l’Antiquité, aussi bien qu’à la Renaissance, les lettrés demandaient aux potentats d’être les gardiens de la "paideia" et cela dans tous les sens du mot : fonder des bibliothèques et des universités où l’on enseignerait le grec et les autres langues anciennes et cultiver les disciplines dont le canon avait été établi par les Grecs. La démocratie fut une invention grecque. Aussi, chaque fois que la démocratie dépérit, le désir de la "paideia" se renforça. Quand l’avenir faisait peur, on pensait à la "paideia" comme à une bouée de sauvetage. Le parcours de la "paideia" est ponctué de rencontres de traditions qui, fondues en une seule, s’appellera l’Europe : la rencontre des Grecs avec la Bible ; la rencontre des Juifs hellénisés avec la Septante ; la rencontre de la "paideia" et des Pères de l’Église ; la rencontre de la "paideia" avec les Latins que l'on appelle la Renaissance.
Judit Kecskeméti était ingénieur du C. N. R. S. elle est décédée le 10 avril 2020. Elle a consacré sa carrière à la recherche de textes chrysostomiens et à la transmission du corpus patristique à l'époque de la Renaissance.
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