La Note sur M. Bergson fut publiée par Péguy en 1914, quelques mois avant sa mort. Ce plaidoyer passionné d’un fidèle de la première heure, porté par une prose obstinée et lancinante, nous replace dans l’élan générateur d’une pensée. Il nous rappelle à quel point le bergsonisme, réduit par ses adversaires de tous bords à une forme d’irrationalisme, fut d’abord « une rupture, une déliaison vive et comme acharnée » par rapport aux habitudes intellectuelles les mieux ancrées. « Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise pensée. C’est d’avoir une pensée toute faite. »
Camille Riquier, qui préface le texte et en restitue les enjeux, a rétabli la composition originale de la Note telle que l’avait conçue Péguy, rythmée par un jeu déconcertant d’italiques et de blancs. Une sélection de passages tirés d’une note posthume consacrée à la philosophie cartésienne vient compléter ce portrait d’un auteur désormais classique et pourtant toujours explosif.
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